Avec ce panneau de signalisation triangulaire, on nous avait pourtant prévenu !
Le ministre de l’Éducation Nationale impose désormais l’école maternelle dès 3 ans. Bon nombre de parents en sont ravis puisque l’école est gratuite tandis que la nounou ne l’est pas.
Il devient donc intéressant de déposer son gentil bambin ensommeillé à l’école en allant au boulot. Même si c’est un peu tôt pour ledit bambin arraché de son lit aux aurores, incapable d’avaler un vrai petit déjeuner dans la précipitation du matin, et qui impose un détour sur le chemin du bureau. Et comme le soir on ne peut reprendre l’enfant que vers 17h15 (boulot oblige), la journée du petit est finalement aussi longue que celle de l’adulte qui s’en plaint, lui qui est crevé, lessivé, rincé, à bout de nerf.
L’enfant confié à l’école et à la cantine, accueilli avant et après les heures de classe, c’est une excellente idée, et tellement pratique pour cette école qui a la responsabilité de faire du bambin un excellent citoyen.
C’est dans cette école maternelle – que le monde entier nous envie – qu’on formatera son esprit et que l’on dessinera sa culture, sa réflexion, qu’on imprimera ses repères et ses modèles.
Pour se faire, autant commencer tôt. Parce que c’est important, on gommera les mauvaises influences qui, par exemple, conduisent les garçons vers les autos et les filles vers les poupées. Cette tyrannie étant insupportable et archaïque, on sanctionnera les réflexes qui sont le bleu pour les uns et le rose pour les autres.
On lui lira de jolis contes modernes pour enfants d’aujourd’hui, où Clémentine a deux papas tellement géniaux, où la princesse épouse sa femme de chambre, où François est devenu Françoise. Avec de vrais documentaires, on lui montrera que l’hippocampe papa porte dans son ventre le bébé de maman hippocampe, et on lui expliquera que cette magnifique exception naturelle devrait devenir un modèle à inventer et à suivre par tous.
Tout est bien dans la meilleure des écoles.
Il fallait bien en imposer le régime dès 3 ans.
Pourquoi hésiterions-nous à mettre nos enfants, dès que possible, à l’école de la République. Il était temps de les soustraire aux écrans devant lesquels nous les avions imprudemment placé et abandonné.
Éric Denimal