“Ce qui était impossible à la loi… Dieu l’a fait en envoyant Son propre Fils…” Rm 8. 3
Lorsque l’on parle de la grâce commune et de la grâce salvatrice (qui sauve), on ne veut pas dire qu’il existe deux grâces distinctes. De fait, il faut comprendre que la grâce de Dieu se manifeste de deux manières dans le monde. La grâce commune est différente de la grâce salvatrice justement à cause de ses effets. Elle n’aboutit pas obligatoirement au salut de la personne qui en bénéficie. Pourtant, tous les hommes en sont destinataires. Jésus déclare : “Votre père céleste fait luire Son soleil sur les méchants aussi bien que sur les bons…” (Mt 5. 44). Il présente cette grâce comme un encouragement pour les disciples à aimer les non-croyants. C’est sans doute ainsi que les choses s’articulent lorsque Joseph l’Hébreu est vendu comme esclave à l’Égyptien Potiphar. Dès lors, la grâce qui sauve rayonne et met en lumière la grâce commune: “À partir de ce moment-là, Dieu bénit la maison de l’Égyptien à cause de Joseph. Sa bénédiction reposait sur tout ce qu’il possédait” (Gn 39. 5). L’apôtre Paul rend hommage à cette grâce commune universelle lorsqu’il explique : “Dans les temps passés, Il a laissé toutes les nations suivre leurs propres voies. Pourtant, Il s’est toujours manifesté par le bien qu’Il fait : du ciel, Il vous donne les pluies et les récoltes en leurs saisons, Il vous accorde la nourriture…” (Ac 14. 16-17). C’est la nature qui nous donne encore une illustration de la grâce commune, laquelle s’étend donc jusque sur la création tout entière. Malgré la malédiction de Genèse 3. 17-19, la nature ne produit pas que des épines et des déserts. Même si elle est, elle aussi, soumise à la corruption et à la vanité (Rm 8. 21) et si elle soupire et espère le retour du Christ, elle demeure splendide. De la fleur aux couleurs chatoyantes aux magnifiques couchers de soleil, des forêts bruissantes de vies aux montagnes vertigineuses, la nature parle autant de la grandeur et de la puissance de Dieu que de sa grâce.