“Par la foi, Abraham partit sans savoir où il allait.” He 11. 8
Abraham est un personnage très important dans l’Ancien Testament ; son histoire, parfois chaotique, surprenante, décevante, ou exaltante, a beaucoup à nous apprendre. Or, la mise en route d’Abraham est également riche d’enseignements. Dieu lui dit, un jour : “Quitte ton pays, tes parents, la maison de ton père…” C’est déjà là toute une série d’arrachements, et donc de déchirures à prendre en compte. Si nous lisons trop vite ces lignes, nous oublions ce qu’elles représentent de difficultés et même de souffrances pour celui qui les a vécues. Il n’est pas facile de couper les ponts avec une partie de son histoire et de tourner le dos à une grande partie de sa vie. Il ne s’agit pas seulement d’un déménagement, mais d’un changement radical d’existence. Le texte précise qu’Abraham avait déjà 75 ans au moment de l’appel. Ce détail est aussi un élément important, à l’heure où notre société parle presque davantage de la retraite méritée que du travail à fournir pour en profiter. Abraham est bousculé dans un quotidien assez confortable, par un Dieu qu’il ne connaît pas beaucoup. La révélation du Dieu unique, au cœur de la Mésopotamie, n’en est qu’à ses débuts. De plus, l’appel n’est pas très précis quant au plan de route : “Va dans le pays que Je te montrerai.” Bien des siècles plus tard, dans le Nouveau Testament, on nous dit : “Par la foi, Abraham émigra sans savoir où il allait.” Dans ce rapport, il y a autant de beauté que de drame : nous savons que tout déraciné migrant ne part pas le sourire aux lèvres. Mais, dans le contrat étrange que Dieu rédige pour le patriarche, on trouve cette mention : “Je ferai de tes enfants un grand peuple ; Je te protègerai et Je les protègerai.” Ce que Dieu demande à Abraham est énorme ; il est rare qu’Il nous en demande autant. Mais quoi que Dieu demande, nous pouvons être sûrs des mêmes garanties : Il est et sera toujours à nos côtés.