“Donne à ton serviteur un cœur qui écoute.” 1 R 3. 9
Nous avons tous une vie trépidante. En plus d’une activité professionnelle, nous avons souvent des engagements dans des associations, une église, un club, sans parler des hobbies qui peuvent être tout aussi chronophages que passionnants. De plus, il y a les obligations familiales qui mangent, elles aussi, beaucoup de temps. Même les personnes retraitées vivent des journées très remplies. Être surbooké est l’excuse toujours employée pour justifier les retards chroniques. L’activité excessive n’est pas seulement une question de salaire ou de passion ; même la personne non pressée se met à courir dans les couloirs du métro, mimétisme oblige ! Il y a aussi le besoin d’être toujours sur la brèche pour avoir le sentiment d’exister, pour être vu et reconnu, ou tout simplement pour fuir. On a beau aspirer au calme et au silence dont nous savons les bienfaits, il nous semble parfois – souvent – impossible de s’y abandonner. Pourtant, le rythme effréné que nous nous imposons, et que la société nous impose avec plus ou moins notre accord, est aussi ce qui engendre la dépression, l’anxiété voire la mort prématurée. Nous sommes tous construits sur le modèle de Marthe, cette femme qui, recevant Jésus, ne cesse de s’activer et de s’épuiser à la tâche pour bien recevoir et honorer le Seigneur. Elle en vient à médire de Marie, sa sœur qui, plutôt que de se précipiter à la cuisine, s’assoit pour écouter le Maître. Selon Marthe, ce n’est pas le moment de rêvasser alors qu’il y a une autre urgence. Or, le visiteur ose contredire les propos et les plans de Marthe. La bonne attitude est de s’arrêter et de prendre le temps d’écouter. Nous n’avons jamais d’excuses acceptables ou légitimes pour reporter l’écoute de Dieu et de Son Fils, d’autant que l’expérience est amère : reporter, c’est souvent oublier. Marie a choisi la bonne part. C’est peut-être parce qu’elle savait s’arrêter, écouter et contempler qu’elle a été la première à voir le Christ ressuscité.