Éric Denimal

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    CESSER D’EFFACER !

    On déboulonne la statue de Christophe Colomb au Mexique, celle du général Lee en Virginie.

    En France, on change le titre de l’œuvre maîtresse d’Agatha Christie « Dix Petits Nègres » pour devenir « Ils étaient dix ».

    Au Canada, on organise une « épuration littéraire » en brûlant 5 000 livres Jeunesse (comme « Tintin en Amérique ») jugés racistes, discriminants et offensants pour les Autochtones, avec l’objectif de « se réconcilier avec les Premières Nations ».

    À quoi rime ce type de comportements édictés par une minorité militante dont on fait des groupes de pression avec une condescendance troublante, laquelle ressemble à de l’auto-flagellation acceptée ?

    Jean-Yves Mollier, historien et auteur de l’essai intitulé « Interdiction de publier – La censure d’hier à aujourd’hui » s’indigne, à juste titre, quant à ces pratiques qu’il associe à de la censure, et parfois à de l’autocensure imposée par des franges extrémistes de mouvements revendicatifs. Il les présente comme des « groupes à géométrie variable, instables, qui évoluent en fonction de la conjoncture. » Il évite l’enfermement dans lequel ces mêmes groupes pourraient le conduire en précisant : « Qu’on ne se méprenne pas ; je ne dis pas que les causes qu’ils défendent ne sont pas justes, mais j’affirme que les plus radicaux de leurs membres en arrivent à des perversions de l’esprit. »

    L’extrémisme est à la fois dangereux, pervers, redoutable et même devient ridicule. C’est ce qui pousse, par exemple, certaines écoles à retirer « La Belle au bois dormant » de leurs bibliothèques sous prétexte que le baiser du prince charmant à la jeune endormie n’est pas consenti, et qu’il y a donc abus sexuel du mâle dominant sur la faible demoiselle.

    Certes, il peut être étonnant de faire de Christophe Colomb un héros vertueux alors que le découvreur a aussi ouvert la porte aux envahisseurs exterminateurs ! Certes, Lee a été un esclavagiste méprisant. Certes, il y a du raciste et de la misogynie chez Tintin (et son auteur) ! Certes, le terme « nègre » est devenu très péjoratif, voire insultant aujourd’hui ! Mais, il y a surtout un besoin urgent de contextualiser les événements et les œuvres d’hier. Là est la véritable pédagogie de l’Histoire.

    Le passé s’analyse ; il ne se corrige pas. Ce qui est fait est fait ! Il faut s’en plaindre et savoir ne pas recommencer, et encore moins continuer. Vouloir effacer pour, peut-être, oublier la perversion dont nous sommes capables – parfois avec la meilleure volonté du monde – c’est refuser de voir honnêtement et frontalement notre nature pécheresse. C’est prendre le risque de ne pas tirer enseignement de ses erreurs.

    Plus symboliquement encore, vouloir effacer nous-mêmes les erreurs, c’est aussi une vanité profondément humaine. Sous l’apparence d’une noble démarche, elle prouve notre volonté farouche d’éviter Dieu et son action. Nous nous approprions la capacité d’effacer la faute alors que c’est une prérogative exclusive de Dieu. C’est ce qu’exprime avec lucidité David dans le psaume 32 : « Je t’ai fait connaître mon péché, je n’ai pas caché mon iniquité. J’ai dit : J’avouerai mes transgressions à l’Éternel ! Et tu as effacé la peine de mon péché. »

    À noter que ce n’est pas le péché qui est ôté, mais la peine de l’avoir commis, après l’avoir reconnu !

    L’ironie, notamment avec l’ouvrage d’Agatha Christie, c’est que les 74 mentions de « nègres » dans l’édition originale, sont remplacées par « soldat ». N’est-ce pas l’apologie d’une autre violence que ce choix ? De plus, et c’est le comble de l’absurde, sur la couverture des nouvelles éditions, on peut lire, sous le titre « Ils étaient dix » la mention « Précédemment publié sous le titre ‘Dix Petits Nègres’ ». 

    Le ridicule aurait-il cessé de tuer ?

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    HIPPOCRATE ET HYPOCRITES

    Que retenons-nous de l’Histoire ? Parfois, elle est si ancienne qu’elle est sans éclairage possible pour aujourd’hui, mais lorsque l’Histoire est encore récente, et même dans le vécu de (presque) tous, elle doit pouvoir nous guider.

    En 2009, la grippe H1N1 s’est développée dans le monde. Jusqu’à l’irruption du Covid19, elle était la dernière pandémie connue. Pas si lointaine donc. À la suite de plaintes liées à la gestion de cette grippe, le Sénat français a publié un rapport (en ligne) dans lequel sont pointées des erreurs alors commises, les corruptions notées, les falsifications publiées, les manipulation de l’information qui, des laboratoires aux médias ont marqué négativement cette crise sanitaire. Or, les scénarios d’aujourd’hui sont comme un copier/coller de cette précédente crise, jusque dans le maquis de la campagne vaccinale, les confinements en moins.

    Ventre affamé n’a pas d’oreille

    Manifestement, l’appétit de la galaxie Pharma est tel que les critiques et les plaintes ne sont pas entendues. Depuis des décennies, les nombreux scandales émanants de laboratoires sont dénoncés, mais on continue comme si de rien n’était. 

    Exemple, le fameux laboratoire américain Pfizer, fournisseur agressif de son vaccin, a déboursé, en 20 ans, 4,5 milliards de dollars d’amendes pour faits graves ! Lors de la pandémie de 2009, un laboratoire suisse (Roche) avait réussi à vendre des tonnes d’un médicament (le Tamiflu) qui n’avait aucun effet sur la maladie, mais qui a provoqué de nombreux cas de narcolepsie ! Et que dire du scandale du Médiator !

    La grande confiscation 

    De fait, depuis longtemps en Occident, il n’existe plus de vraie politique de santé. Les agences nationales de santé ne font plus que ce que les directives de l’OMS imposent ; une organisation financée à 80 % par des privés, lesquels ne sont pas des philanthropes ! 

    Il faut plutôt parler, désormais, de la mise en place d’une industrie de la maladie. Il est plus rentable de soigner les conséquences que l’origine d’une maladie. L’industrie pharmaceutique a progressivement infiltré les lieux décisionnaires de manière à pouvoir peser sur leurs jugements pour privilégier des avantages particuliers. Ce triste phénomène se vérifie dans d’autres activités, celle de l’armement par exemple.

    N’est-il pas affolant d’apprendre que les effets toxiques des médicaments prescrits à tort – sans parler des erreurs médicales – sont la 3ème cause de mortalité en Occident, après les maladies cardiovasculaires et les cancers ! Il est de plus en plus clair qu’au lieu de soigner certains préfèrent vivre des maladies. 

    Les vraies causes

    Certes, le virus tue, mais ce n’est pas lui qui tue le plus ni le plus régulièrement. Le premier facteur de maladie est ce que l’on range dans le terme « malbouffe », viennent ensuite la pollution atmosphérique, la pollution chimique, la sédentarité et le stress. Ce sont ces causes qu’il faut soigner et non mettre en place une batterie de soins avec dépassements d’honoraires et d’ordonnances à rallonge ? Une politique de santé digne de ce nom s’attaquerait, avant tout, aux origines des maux. Mais on préfère des solutions qui ne traitent que les conséquences. Le meilleur exemple est celui qui est de proposer des psychologues à des étudiants sombrant dans la dépression à cause de l’arrêt des cours en présentiel !

    Et Dieu dans tout ça !

    Plus sage que nos politiques, la Bible propose une autre piste : elle s’attaque toujours à la racine du mal. Elle ne le banalise pas ; elle ne l’entretient pas ; elle ne s’en accommode pas. La corruption étant dans le coeur de l’homme, elle propose une transplantation radicale. Ainsi, la politique sanitaire de Dieu est la suivante : « J’ôterai votre coeur de pierre et je le remplacerai par un coeur de chair. »

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    ATTENTION ÉCOLE !

    Avec ce panneau de signalisation triangulaire, on nous avait pourtant prévenu !

    Le ministre de l’Éducation Nationale impose désormais l’école maternelle dès 3 ans. Bon nombre de parents en sont ravis puisque l’école est gratuite tandis que la nounou ne l’est pas. 

    Il devient donc intéressant de déposer son gentil bambin ensommeillé à l’école en allant au boulot. Même si c’est un peu tôt pour ledit bambin arraché de son lit aux aurores, incapable d’avaler un vrai petit déjeuner dans la précipitation du matin, et qui impose un détour sur le chemin du bureau. Et comme le soir on ne peut reprendre l’enfant que vers 17h15 (boulot oblige), la journée du petit est finalement aussi longue que celle de l’adulte qui s’en plaint, lui qui est crevé, lessivé, rincé, à bout de nerf.

    L’enfant confié à l’école et à la cantine, accueilli avant et après les heures de classe, c’est une excellente idée, et tellement pratique pour cette école qui a la responsabilité de faire du bambin un excellent citoyen.

    C’est dans cette école maternelle – que le monde entier nous envie – qu’on formatera son esprit et que l’on dessinera sa culture, sa réflexion, qu’on imprimera ses repères et ses modèles.

    Pour se faire, autant commencer tôt. Parce que c’est important, on gommera les mauvaises influences qui, par exemple, conduisent les garçons vers les autos et les filles vers les poupées. Cette tyrannie étant insupportable et archaïque, on sanctionnera les réflexes qui sont le bleu pour les uns et le rose pour les autres.

    On lui lira de jolis contes modernes pour enfants d’aujourd’hui, où Clémentine a deux papas tellement géniaux, où la princesse épouse sa femme de chambre, où François est devenu Françoise. Avec de vrais documentaires, on lui montrera que l’hippocampe papa porte dans son ventre le bébé de maman hippocampe, et on lui expliquera que cette magnifique exception naturelle devrait devenir un modèle à inventer et à suivre par tous.

    Tout est bien dans la meilleure des écoles.

    Il fallait bien en imposer le régime dès 3 ans.

    Pourquoi hésiterions-nous à mettre nos enfants, dès que possible, à l’école de la République. Il était temps de les soustraire aux écrans devant lesquels nous les avions imprudemment placé et abandonné.

    Éric Denimal

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    À QUI APPARTIENT L’ENFANT ?

    L’État décide maintenant que les 1000 premiers jours de l’enfant devraient lui appartenir !

    L’État souhaite désormais « offrir » un accompagnement destiné aux parents et à leur bébé, depuis le 4e mois de grossesse jusqu’à environ 2 ans et demi.

    Le projet sur lequel planche une commission scientifique présidée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik est de « lutter contre les inégalités de destin. » 

    L’Élysée plaide pour ces 1000 premiers jours en ce termes : « Le président Macron a l’intention de répondre à un double appel. Celui des parents qui lui racontent le tourbillon de questions auxquelles ils n’ont pas toujours de réponses, et celui de la science qui nous dit l’importance des mille premiers jours d’un enfant. Pendant longtemps, on a cru que c’était une période qui devait rester dans la sphère privée. Nous, on considère que cela doit faire l’objet d’une politique publique ; sinon, on laisse prospérer des inégalités de destin. »

    Voilà ! Tout est dit, et c’est plutôt inquiétant.

    Manipulation et confiscation

    Premièrement, et insidieusement, voire pernicieusement, on laisse ici entendre que les 1000 premiers jours d’un être commencent au 4e mois de grossesse de sa mère. C’est une belle façon fallacieuse de justifier l’élimination de l’embryon par avortement jusqu’à 14 semaines après le début des dernières règles de la mère (Loi Aubry-Guigou de 2001).

    Deuxièmement, l’État est en train de confisquer l’enfant à ses parents. Sous prétexte que des mères insécurisées, parfois dans des environnements difficiles, risquent de mettre au monde des enfants qui auront du mal à se développer (sic), il faut mettre en place un nouveau cordon sanitaire et social.

    Quand on demande à Boris Cyrulnik si c’est bien là le rôle de l’État, il n’hésite pas : « Un bébé est très facile à blesser, mais il est aussi très facile à réparer. Le gouvernement a indéniablement un rôle à jouer pour sécuriser la mère qui sécurise elle-même son enfant. »

    Quant aux moyens à mettre en place, le neuropsychiatre explique : « Par des visites à domicile routinières de psychologues, d’infirmiers, de sages-femmes formés aux théories de l’attachement, auprès de personnes déjà repérées par l’aide sociale. »

    Outre que le personnel qualifié manque cruellement dans les hôpitaux et qu’il faudra le trouver pour cette nouvelle mission, on se demande si être formé aux « théories de l’attachement » transforme lesdites théories en science vérifiée et certifiée.

    L’État sculpteur 

    Boris Cyrulnik défend l’idée qu’il faut extraire l’enfant à naître et le bébé des influences néfastes qui pourrait l’abimer. Il déclare, pour confirmer son avis : « On sait maintenant comment agir car le cerveau est sculpté par l’existence et par le milieu. On peut agir sur le couple, la famille. »

    « On » pourra donc sculpter autre chose et autrement que ce qu’imprime le milieu et l’existence au sein d’une famille ! Voilà qui est magnifique.

    Nulle part, dans les propos du neuropsychiatre, on entend parler d’une demande réelle des familles, ni de la liberté des parents, ni des nombreux cas où tout se passe finalement bien. Il pointe plutôt les 300 000 enfants dont s’occupe déjà l’aide sociale à l’enfance. Et c’est vrai qu’il faut se pencher sur cette population fragile, mais est-ce la bonne méthode ? Par contre, il évoque le coût exorbitant de ces 300 000 prises en charge qui coûtent près de 14 milliards d’Euros par an à l’État. Dès lors, s’occuper en amont des bébés, est-ce vraiment pour eux ou pour les finances ? Nous pourrions nous le demander lorsque l’intéressé confesse : « S’occuper d’un bébé, c’est une bonne affaire au point de vue financier ! »

    KIDS Kidnaping

    Tout cela semble préoccupant parce que derrière de fausses bonnes intentions, ce n’est pas l’enfant que l’on cherche à protéger, ni même les finances de l’État, mais la mise en place d’un État qui sculpte et formate ses enfants.

    La question serait de savoir pour quoi !

    Quelle sera la prochaine étape ?

    Au moment sombre des guerres de religion en France, les catholiques enlevaient les enfants des familles protestantes, pour les envoyer dans des structures éducatives mises en place par les Jésuites. L’objectif était parfaitement annoncé : « Faire porter aux mauvais arbres de bons fruits ». Les Jésuites disaient qu’en leur confiant un enfant en bas-âge, ils pouvaient le laisser repartir dès 8 ans parce qu’alors, ils en avaient fait un bon catholique pour la vie.

    Quand on ne peut être maitre des adultes qui savent encore penser et agir par eux-mêmes, on manipule la jeunesse pour qu’elle finisse par ressembler à ce dont on a besoin.

    Sources  

    « Un bébé est très facile à réparer » Article de Caroline Meyer et Agnès Leclair. Le Figaro du 1er octobre 2019

    « L’État veut intervenir sur les 1000 premiers jours de l’enfant » Article de Stéphane Kovacs. Le Figaro du 19 septembre 2019

    « Dieu, le juge et l’enfant – L’enlèvement des enfants protestants en France au 17 et 18ème siècles – Alain Joblin – Artois Presses Université – Octobre 2010

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    AVERTISSEMENTS ABUSIFS

    À chaque fois que je prends le TGV, je suis surpris d’entendre le chef de train annoncer qu’il faut attendre l’arrêt complet avant de descendre, et vérifier qu’il y a bien un quai avant de descendre. Ces avertissements sont d’autant plus étonnants qu’il est généralement impossible d’ouvrir les portes tant que le conducteur ne déverrouille pas les fermetures automatiques.

    C’est le même principe de précaution qui me conseille de ne pas mettre un animal mouillé et vivant dans le micro-ondes, ou que je ne dois pas utiliser mon rasoir électrique sous la douche.

    De fait, si on ne me prévient pas d’un risque ou d’un danger, je peux porter plainte et même gagner des procès.

    Or, il semble que nos contemporains soient devenus très procéduriers et que les entreprises, les organismes, les institutions cherchent de plus en plus à se protéger de pareilles menaces. Au final, on nous infantilise : ne traversez la rivière que s’il y a un pont ; ne sautez pas de l’avion sans parachute ; ne saupoudrez pas votre pizza d’un savon en poudre pour lessive…

    On a envie de hurler : Et le bon sens, purée !

    Mais le bon sens est sans doute la chose la moins partagée au monde lorsque l’on constate jusqu’où va la bêtise et la complaisance à l’égard de la bêtise. 

    Des consommateurs d’une boisson gazeuse énergisante ont porté plainte contre le fabriquant pour publicité mensongère. Le slogan était (et est toujours) : « La boisson qui donne des ailes ! » Comme les clients de cette boisson n’ont pas observé l’effet annoncé, ils ont décidé de réclamer des dommages et intérêts !

    Faut-il en rire ? Faut-il s’affliger ? Faut-il encourager ce type de procédures et d’inepties ?

    Le plus surprenant dans cette escalade, c’est que la compagnie incriminée, pour éviter un recours collectif en justice, a accepté de verser plus de 13 millions de dollars à ces consommateurs américains.

    À ce train-là (attention à l’espace entre le marchepied et le quai !), on peut se poser des questions sur l’intelligence humaine. Et si le ridicule ne tue pas, malgré l’adage, il faut désormais porter plainte contre lui.

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    Le retour des goulags

    Les goulags étaient des camps de travail mis en place par la police politique d’URSS dans une période bien sombre du XXème siècle. On enfermait dans les goulags les gens qui pensaient autrement que le pouvoir en place. Or, la liberté de conscience est toujours une liberté fragile, une liberté menacée.

    Clause de conscience

    Par un récent reportage vu à la télévision, on apprend que plusieurs hôpitaux publics français ne permettent pas de pratiquer l’interruption volontaire de grossesse. Ces hôpitaux expliquent leur position par la clause de conscience inscrite dans la loi française. Voici ce que stipule cette clause de conscience : “un médecin ou une sage-femme n’est jamais tenu·e de pratiquer une interruption volontaire de grossesse”. Ce texte officiel permet donc au corps médical de refuser l’avortement. 

    Ce qui semble normal a été présenté, par la journaliste, comme une entrave grave et un risque fort pour les femmes qui souhaitaient se faire avorter. Voilà une façon bien singulière de manifester l’objectivité chère aux journalistes. Mais ce n’est pas sur ce point que je voudrais m’arrêter.

    La parole muselée

    Ce que je trouve heureusement juste, dans la loi Veil, c’est la clause de conscience qui permet à un médecin de ne pas pratiquer d’avortements et donc de renvoyer la patiente vers un autre médecin pour qui l’avortement ne pose pas de problème.

    C’est cette clause de conscience qui a fait dire récemment, au docteur Bertrand de Rochambeau, président d’un syndicat de gynécologues, qu’il était personnellement contre l’avortement.

    Pourtant, cette prise de position, tout à fait recevable puisque la loi lui en donne le droit, a tout de même été fortement critiquée par la ministre de la Santé, et par la secrétaire d’État à l’égalité femmes-hommes. Ce qui prouve combien aujourd’hui la parole est muselée, même quand elle est autorisée. 

    Des maires dans la tourmente

    Imaginez ce qui arrive quand la loi ne permet pas d’avoir un autre avis que la majorité…

    Jugez plutôt ! Une nouvelle loi autorise aujourd’hui en France, comme dans de très nombreux pays occidentaux, le mariage de deux personnes de même sexe. Cette loi a suscité bien des remous et continue à provoquer bien des tensions. De nombreux maires ne sont pas d’accord avec cette loi et ont souhaité ne pas être obligés à célébrer ces unions. Ils souhaitent pouvoir user, eux aussi, d’une clause de conscience. 

    À noter que cette clause de conscience avait été promise par le président de la République d’alors, Monsieur Hollande ! Mais elle n’a jamais été inscrite dans la loi. Et aujourd’hui, les maires refusant de célébrer un mariage entre personnes de même sexe s’exposent à des peines pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison et à 75 000 euros d’amende ! 

    Demande de liberté

    Dès 2016, un collectif de 146 maires et adjoints aux maires s’est tourné vers la Cour européenne des droits de l’homme pour réclamer la liberté de refuser de célébrer des mariages entre personnes de même sexe, et c’est plus de deux ans plus tard, fin 2018) qu’une réponse est arrivée de Strasbourg. Une réponse surprenante : la Cour européenne des droits de l’homme, par la voix du seul juge qui s’est penché sur le dossier, a répondu négativement à la requête : les maires et les adjoints n’ont pas le droit de refuser de célébrer ces mariages. 

    Liberté chérie

    Je rappelle que pour ces maires, il n’était pas question d’empêcher ces mariages, mais simplement qu’ils ne soient pas contraints de les célébrer eux-mêmes s’ils se trouvaient en situation de devoir le faire.

    Les libertés sont des choses fragiles, et la liberté de conscience demeure un combat à mener parce que sinon, nous ne sommes plus que dans des dictatures. Or, il me semble que la parole libre et la liberté de conscience, sont aujourd’hui de plus en plus dissoutes dans des goulags idéologiques.

    Précisions : L’affaire évoquée n’est pas terminée puisque le collectif de maires se tourne désormais vers d’autres instances mondiales pour revendiquer la liberté de conscience.

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    La couleur des colères

    Nous avons vraiment un grave problème avec la liberté de penser et de s’exprimer. Surtout sur des sujets clivants comme, par exemple, l’IVG. Et ce sont les politiques qui, en ce domaine, sont les moins démocrates !

    Un sujet polémique par excellence !
    Je vais parler d’un sujet qui divise l’opinion tout en ne parlant pas de lui, mais de l’effet, de l’impact, du problème au-delà du problème. Le sujet de base est l’avortement légalisé. 

    La loi Veil est en application depuis 1975 et depuis plus de 40 ans, cette loi demeure une pierre d’achoppement non seulement pour les gouvernements successifs français, mais dans bien des pays du monde, en occident et au-delà. C’est bien là un sujet qui divise et les polémiques demeurent, même lorsque l’on croit que les débats sont apaisés.

    Ce qui semble acquis ne l’est finalement jamais !

    Il y a un problème quelque part ! 

    Alors que les moyens contraceptifs sont de plus en plus accessibles, disponibles, multiples et tandis que les campagnes d’informations se répètent, il y a de plus en plus de jeunes femmes, de jeunes filles, qui ont recours à l’IVG. 

    Les chiffres que l’on avance, en France, s’élèvent à plus de 220 000 avortements par an.

    C’est énorme ! Et quelque part, il y a un truc qui ne colle pas ! Un paradoxe qui non seulement demeure, mais devient franchement incompréhensible. 

    Nouvelles contestations

    Il y a quelques semaines, à Paris, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans les rues pour dire qu’elles étaient opposées à l’avortement. 

    Selon la police, environ 7 500 manifestants ! Selon les organisateurs, 50 000 ! Les comptes doivent se faire à la louche, à la très grosse louche ! Bref ! Il y a donc, ici comme aux USA, comme au Brésil, mais aussi en Arménie, en Géorgie, en Macédoine, en Russie et en Slovaquie… un vrai refus.

    Or voilà qu’en France, un philosophe de 33 ans – c’est à dire un homme qui réfléchit, mais qui est bien plus jeune que la loi Veil, qui est né dans un pays où l’avortement est légal, remboursé par la Sécurité Sociale et qui va de soi – ce penseur prend position et dit être contre l’IVG. Je parle de François-Xavier Bellamy, lequel est aussi un jeune ténor politique, pressenti pour diriger la liste d’un parti important aux prochaines européennes. 

    Un avis jugé non acceptable !

    Cependant, ce qu’il faut signaler, c’est que sa position quant à l’IVG est son avis. Ce n’est pas son combat et encore moins veut-il, comme certains, le retrait de la loi Veil. Il sait qu’on ne pourra revenir sur cette loi. Or, ce qui est déplorable et dangereux, c’est que cet homme, qui signale son sentiment et son opinion sur un tel sujet, se retrouve dans le collimateur des médias, mais aussi de ses confrères en politique, et même d’élus de son propre parti. Il se fait taxer de « catholique conservateur », ce qui, dans le monde politico-médiatique, est une insulte humiliante !

    Avoir une opinion personnelle qui n’est pas conforme avec le politiquement correct, c’est être un homme à abattre, à mettre au pilori.

    Avoir le droit de penser autrement

    C’est à ce niveau de réaction que j’exprime mon inquiétude pour la liberté d’expression et de penser. Et j’ose espérer ne pas être le seul ! 

    Il n’est pas normal que penser autrement, c’est aussi donner des balles pour se faire fusiller. 

    Il n’est pas normal que les porteurs de fusils soient des personnes qui, par ailleurs, chantent les vertus de la démocratie et des libertés. 

    Quand on fait taire ceux qui, en conscience, ont quelque chose à dire, on ne peut que voir monter, à plus ou moins longues échéances, des colères et des violences ingérables. Bonnets rouges, gilets jaunes, stylos rouges, foulards bleus ! Voilà les couleurs des colères qui montent !

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    L’enfant et les écrans

    Je voudrais évoquer les risques que courent nos chères petites têtes blondes (ou pas) lorsque nous les laissons devant des écrans. Si les écrans les fascinent, il faut savoir qu’ils les abîment aussi.

    Les Dys

    Dans la plupart des pays européens, l’enfant est une personne qui jouit de beaucoup de protections et même de droits. Mais l’attention qu’on lui porte connait aussi des lacunes. De fait, cette population enfantine pose pas mal de problèmes à ceux qui les observent. Bien des indicateurs concernant les enfants passent au rouge, les uns après les autres. C’est ainsi que l’on enregistre chez eux de plus en plus de troubles de comportements, de difficultés de concentration et d’apprentissage, d’états de suractivité ou, au contraire, de léthargie. On parle alors des Dys : dyslexie, dysphasie, dyspraxie, mais on peut aussi le problème de l’obésité précoce.

    Un des signes préoccupants que relèvent les spécialistes est le nombre de demandes pour inscrire des enfants en difficultés dans des dispositifs de soutien. Ce nombre explose littéralement.

    Des psychologues, des éducateurs, des enseignants, des psychiatres même, s’alarment. Ils déclaraient récemment : « Une génération toute entière d’enfants est en train d’être sacrifiée, laminée par une utilisation massive et anarchique des écrans de toutes sortes, et une génération de parents est désespérée devant ce phénomène. »

    Une nouvelle étude

    Une nouvelle étude (fin 2018) nous apprend qu’un enfant sur deux regarde déjà la télévision à 18 mois ; qu’à 2 ans, près de 20 % des tout-petits utilisent une tablette plusieurs jours par semaine et qu’un sur 10 est exposé quotidiennement au smartphone. 

    On croit parfois que les enfants apprennent plus vite grâce à ces écrans, mais c’est un leurre. Poser un enfant devant la télévision ou lui confier une tablette pour l’occuper et être tranquille, c’est ouvrir la voie à de graves difficultés à venir.

    En tant qu’adulte, on est parfois effrayé par ce qui est accessible facilement sur les sites internet, mais aussi, nous sommes quotidiennement agressés par des affiches publicitaires, ou par les programmes de télévision. Comment ne pas imaginer les dégâts que peuvent produire ces mêmes images – et ces sons – chez un enfant d’un, trois ou six ans… C’est être naïf de croire qu’il n’enregistre rien ou ne comprend pas.

    On peut sans doute éduquer le regard, mais sans la vigilance appuyée des parents, on expose nos enfants à des informations traumatisantes pour eux aujourd’hui et demain.

    Il faut le redire : Ce que l’on voit, ce que l’on regarde, ce que l’on enregistre – parfois à notre insu – peut donc détériorer le psychisme d’une personne faible, notamment l’enfant !

    La lampe du corps

    Il y a un propos de Jésus qui mérite d’être médité aujourd’hui : « Les yeux sont la lampe du corps : si tes yeux sont en bon état, tout ton corps est éclairé ; mais si tes yeux sont malades, tout ton corps est dans l’obscurité. Si donc la lumière qui est en toi n’est qu’obscurité, comme cette obscurité sera ténébreuse ! » (Matthieu 6. 22-23)

    Et en plus de cette remarque très pertinente, il y a aussi une bonne nouvelle à saisir : il a été prouvé que lorsque des enfants, en grandes difficultés, sont extraits d’un environnement d’écrans (télévision, tablette, smartphone, console de jeux…) ils reprennent le cours normal de leur développement en jouant, en parlant avec d’autres enfants et avec des adultes, en découvrant le monde qui les entoure. Il faut donc les sortir de la bulle où, par ignorance, facilité ou bêtise, on les enferme. Voilà une solution aussi simple que sage !

    Encore faut-il la saisir et la mettre en pratique, pour le bien de nos enfants et de nous-mêmes !

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    LE VENT MAUVAIS DE L’ANTISÉMITISME

    Plusieurs faits divers récents montrent que les actes antisémites sont en augmentation en France, mais aussi partout en Europe. Ces actes, et les slogans qui les accompagnent doivent nous alerter et nous alarmer

    Insultes, slogans, graffitis, violences, agressions… Les actes antisémites se multiplient et cela préoccupent autant les classes dirigeantes que les médias qui s’en font l’écho. Et ce qui se passe en France se vérifie dans toute l’Europe…

    C’est un vent mauvais qui souffle sur notre continent et qui a de quoi inquiéter. L’actualité de ces derniers jours témoigne d’actes crapuleux, mais aussi de manifestations de haine préoccupantes. Or, selon une enquête menée au niveau européen et publiée il y a deux mois, on apprend que 79% des agressions antisémites ne sont pas signalées alors que, dans le même temps, en France, le Ministère de l’intérieur annonce une augmentation de 74% des actes anti-juifs en 2018.

    Il faut rappeler que la France accueille la première communauté juive d’Europe, mais dans les pays où la présence juive est très minoritaire, l’antisémitisme gagne du terrain aussi. C’est notamment le cas dans les pays scandinaves.

    Il y a les actes antisémites, et il y a le climat. Il faut donc noter une différence entre le réel et le ressenti. C’est comme en météo. Parfois, il fait une température, mais on en ressent une autre. Exemple, en France, 27 % des juifs ont subi une agression en 2018. Ce pourcentage est énorme, affolant même !  Conséquence (et donc ressenti) : 60 % des juifs de France craignent en être victime en 2019. 

    Certains parlent de paranoïa, mais la succession des actes antisémites sur les symboles et sur les personnes ne sont pas des fantasmes.

    Le climat actuel révèle bien d’une réalité. C’est ce qui fait qu’en Allemagne comme en France, 50% des juifs rêvent de prendre leurs valises et d’aller en Israël. Et si 1/3 des juifs français dissimulent leur identité, c’est qu’il y a vraiment un problème. 

    Les leçons de l’Histoire sont-elles déjà oubliées ?

    C’est possible ! En Allemagne, l’insécurité pour les juifs est de plus en plus flagrante. Il y a à cela deux causes. La première est la montée d’un parti d’Extrême droite, même s’il faut signaler (et c’est nouveau) que certains courants de gauche sont devenus antisémites. Et, deuxième élément : l’arrivée dans ce pays d’un million d’immigrés arabo-musulmans, lesquels viennent d’une culture antisémite ancestrale. Mais ce qui s’analyse ainsi outre Rhin est vérifiable ailleurs, et notamment dans notre pays qui prône la liberté, la fraternité et l’égalité.

    Dénoncer l’antisémitisme est-ce suffisant pour que cesse cette haine ? Nos hommes politiques font de grandes et belles déclarations, mais comment changer des mentalités polluées par des raisonnements et des discours fallacieux.

    Dénoncer, c’est naturellement utile. Mais il faut faire davantage. Il faut, par exemple, que les personnes qui ne sont pas antisémites sortent de leur silence complaisant et qu’ils le disent. Un des effets indirects sera de rassurer la population juive : nous ne sommes pas tous des antisémites. 

    Et il faut aussi, sans doute, faire un travail sur nous-mêmes. Car il y a, quelque part, au plus profond de l’humanité, une racine toxique à arracher. Il faut oser se poser la question suivante : qu’est-ce qui est sous-jacent et qui provoque cette haine du Juif ? Pourquoi ce racisme si particulier ?

    Voici une tentative d’explication rarement avancée par nos penseurs et par nos politiques…

    Le peuple juif est signalé, depuis la nuit des temps, comme ayant reçu une bénédiction divine très spéciale. Or, insidieusement, tous les peuples, même athées, voudraient capter cette bénédiction et donc, cherchent à en déposséder Israël pour se l’approprier, ou pour la contester.

    Ce que les peuples semblent ne pas avoir compris, c’est que la bénédiction se partage ; elle ne se vole pas ! Et elle ne se récupère pas en en privant les premiers bénéficiaires.

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    EUTHANASIE MASQUÉE ?

    Il y a une affaire qui dure depuis 10 ans et qui est extrêmement douloureuse, c’est la situation de Vincent Lambert. Cet homme est dans le coma depuis 2008, suite à un accident de voiture. Un tribunal administratif vient de confirmer « l’obstination déraisonnable » quant au maintien en vie de cet homme. La justice a donc pris une énième décision concernant le cas Vincent Lambert. Elle ouvre la voie à la procédure d’arrêt des soins. 

    Une brèche

    Ce fait divers a déchainé bien des passions, des débats, des souffrances, des doutes, mais au-delà du cas, on touche à un problème difficile et douloureux qui est celui de la fin de vie, de l’acharnement thérapeutique, de l’euthanasie, et même du suicide assisté. Ce problème touche tout le monde et dans bien des pays d’Europe, des solutions sont proposées, mais aucune ne fait l’unanimité. D’ailleurs, certaines solutions mises en place depuis quelques années en Hollande, en Suisse ou au Canada, sont en train de soulever de nouveaux problèmes qui n’apparaissaient pas avant des pratiques pourtant légalisées.

    Dérives et abus
    En Suisse, par exemple, pays où on a légalisé le suicide assisté depuis bien des années, , on découvre aujourd’hui qu’il y a des dérapages, des pressions parfois redoutables, des traumatismes chez les proches qui se sont suicidés, sans parler des suicides autorisés pour de fausses raisons. Initialement, la loi prévoyait le suicide assisté pour des personnes malades et condamnées, taraudées par des souffrances physiques insupportables, mais aujourd’hui, le suicide assisté est pratiqué par des personnes qui veulent échapper à des situations pénibles, à un mal de vivre, à un environnement hostile…

    Au nom de la dignité !

    Au-delà du cas Lambert, que faut-il penser de cette notion qui semble juste : la mort dans la dignité ? 

    Pour ce qui est de la France, il existait une loi sur les soins palliatifs qui visait à soulager la douleur, à apaiser la souffrance psychique, à sauvegarder la dignité d’une personne malade. Depuis 2016, au nom du « mourir dans la dignité » on a introduit un droit nouveau : le patient peut réclamer une sédation profonde et continue jusqu’au décès.

    Qu’est-ce que cela veut dire « sédation profonde et continue » ?
    Sédation = sédatifs. Il s’agit de traitements analgésiques utilisés pour répondre à la souffrance du malade en phase avancée ou terminale. On arrête tout traitement qui maintient en vie, et on donne au malade des sédatifs qui peuvent avoir, pour effets secondaires, d’abréger la vie. On ne parle pas d’euthanasie, mais cela lui ressemble. Et c’est là que la prudence est de mise. Cette fameuse « sédation continue », décidée parfois par le médecin, parfois par le patient, parfois par son entourage, voire par une décision du tribunal, peut devenir une euthanasie masquée. 

    Comme pour le suicide assisté, il peut y avoir des manipulations de la loi ou des pressions de personnes qui aboutiront finalement à des débordements.

    Un terrible aveu

    En France, euthanasie et suicide assisté sont interdits, mais en l’espace de deux ans, trois propositions de loi visant à les légaliser ont été déposées sur le bureau de l’Assemblée Nationale. 

    En Belgique, où cela est déjà autorisé, la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie (CFCEE) admet être dans l’incapacité de déterminer les conditions véritables dans lesquelles les euthanasies ont été conduites. La pratique montre que l’encadrement annoncé dans la loi est vite débordé : c’est ainsi que, de 2012 à 2018, le taux de « patients psychiatriques et déments » parmi les euthanasies pratiquées est passé de 0,5% à 3%. Est-ce que cela n’est pas étonnant et préoccupant ? 

    Il y a des lois sociétales qui semblent justes, généreuses, attentionnées. 

    Comme l’enfer, elles sont pavées de bonnes intentions. 

    C’est alors une nouvelle dérive éthique dont nous pourrions tous être un jour, une victime directe.

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    Méfions-nous des apparences !

    Nous le savons, mais il est utile de le redire : les discours, même s’ils viennent de penseurs intelligents et de personnalités référentes, ne sont pas nécessairement des vérités. Il y a des manipulations par le langage absolument fallacieuses – faites pour tromper. De très nombreux messages, assénés et médiatisés avec force, se font passer pour des messages empreints de générosité ou de progrès, mais ils mentent.

    Concernant des sujets comme la PMA pour tous ou la GPA pour ceux qui en ont les moyens, les débats sont houleux et les pressions énormes.

    On nous présente le don d’un enfant d’une mère porteuse pour un couple de même sexe comme un bel acte de générosité, et cette présentation est séduisante. On pourrait presque l’assimiler au don d’organe à une personne déficiente et condamnée. Mais le rapprochement est trompeur ; on n’est pas sur le même registre et le raccourci, comme toujours, est grossier.

    On laisse entendre que le mariage pour tous est finalement une victoire de la tolérance, sur l’obscurantisme, une preuve intelligente d’ouverture. C’est une perfidie. Le paquet est si bien présenté que celui qui, bêtement, émettrait des doutes sur la légitimité de ce mariage, serait aussitôt placé dans la catégorie malsaine des rétrogrades, des conservateurs, voire des retardés (mentaux ?)

    Pourtant, il y a mensonge ! Et s’il est impossible de le dire, c’est que nous sommes désormais dans une dictature. La tolérance est une excuse dont il faut cesser d’abuser.

    Du bout des lèvres, certains murmurent que le mariage pour tous est une atteinte au message de la Bible et à l’ordre des choses jusqu’ici immuables. De fait, le mariage pour tous est une attaque contre l’origine. C’est donc bien plus grave.

    Si on ne coupe pas la parole qui vient d’être énoncée, il faut encore l’argumenter. Or, le bon sens rappelle que la vie passe par la transmission, et que la transmission passe naturellement par la paternité et par la maternité. Ce message devrait plaire à tous ceux qui ne jurent plus que par le bio et le durable.

    La paternité sème et protège ; la maternité recueille et fait naître. Faut-il un dessin, ou le recours au latin : nascor naître nature.

    Le couple homme/femme, n’est pas seulement l’espace et le lieu où s’exprime une sexualité, il est le sanctuaire de la transmission de la vie. Le donneur et le récepteur, le donateur et le récipiendaire, sont personnellement et intimement impliqués dans la conception d’un être qui est la première, exclusive et unique empreinte de la vie de chacun des deux partenaires.

    On ne fabrique pas un être humain comme on monte un meuble récupéré au comptoir « réception de marchandise ». Déléguer un de ces rôles (père/mère) à un tiers qui n’ente dans le projet de vie d’un couple que pour un temps, c’est traverser la gare sans prendre le train. Etre de passage, ce n’est pas être passager !

    Peut-être sommes-nous déjà (encore et à nouveau) dans une nouvelle mouture de la faute originelle qui est de refuser la véritable origine.

    Eric Denimal

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    L’Etranger dans la Bible (3)

    Dans deux articles précédents, j’ai eu l’occasion de parler de l’étranger selon l’Ancien Testament. Aujourd’hui, je me propose de m’arrêter sur ce que le Nouveau Testament dit de l’étranger, de son comportement et surtout du comportement du croyant à son endroit.

    De la même façon qu’il y a plusieurs mots différents en hébreu pour désigner l’étranger – l’hébreu étant la langue de l’Ancien Testament – il y a également plusieurs mots grecs différents pour parler de lui dans le Nouveau – le grec étant la langue du Nouveau Testament, dois-je le rappeler !

    Trois mots et trois réalités

    Le terme le plus commun est Xénos ; mot que l’on retrouve, par exemple, dans xénophobe / la haine de l’étranger.
    Ce mot Xénos désigne, dans le Nouveau Testament, l’étranger, l’immigré, l’homme d’une autre culture, d’une autre race, d’une autre langue.
    On trouve ce terme spécifiquement dans le célèbre propos de Jésus : « J’étais étranger (Xénos), et vous m’avez accueilli. »

    Mais il y a d’autres étrangers, d’autres catégories ou d’autres statuts identifiables dans le Nouveau Testament. Ainsi, le Samaritain est un Alloguénès.
    En ethnologie, allogène (ne pas confondre avec la lampe ; cela ne s’écrit pas de la même façon) est un groupe ethnique installé depuis peu de temps sur un territoire qui n’est pas le sien, et qui reste encore distinct de la population indigène (allogène / indigène)
    Les étrangers allogènes du Nouveau Testament sont des individus ou des peuples qui, vivants dans la nation d’Israël, y sont minoritaires. Ils coexistent sans être acculturés, assimilés par la nation qui les accueille.

    Nouvelle identité

    Un jour – c’est Luc qui relate cet épisode dans son Evangile – Jésus se trouve en Samarie et il y rencontre dix lépreux qui lui demandent d’intervenir en leur faveur. Jésus les guérit et les envoie se montrer aux prêtres pour que leurs guérisons soient enregistrées et que ces ex-lépreux soient réintroduits dans la société. Alors que les miraculés sont en route, l’un d’eux revient sur ses pas pour remercier Jésus.
    Jésus s’étonne en ces termes : Tous les dix n’ont-ils pas été guéris, Et il ne se trouve que cet étranger (allogène) qui soit revenu pour donner gloire à Dieu ! »
    Pour le coup, cet allogène devient indigène ; cet étranger-là, déjà au bénéfice de la guérison divine, entre dans le peuple de Dieu et quitte son statut d’allogène.

    L’autre

    Enfin, troisième terme grec que l’on trouve dans les Evangiles pour désigner l’étranger, c’est celui qui permet de désigner l’autre, mais un autre qui n’est pas concerné, qui reste indifférent.
    Faisons encore un peu de grec pour paraître savant. Le terme en question est Allotrios. Parfois il est traduit en français par autrui ; un terme très générique pour parler d’un vague autre, d’un autre indéterminé.
    Or, Jésus utilise ce terme pour parler de cet étranger que les brebis ne veulent pas suivre. En effet, dans l’Evangile de Jean, Jésus parle du bon berger qui appelle ses brebis par leur nom, lesquelles brebis reconnaissent sa voix. Et Jésus insiste : « Mais ces brebis ne suivent pas un étranger (allotrios) ; au contraire, elles le fuiront parce qu’elles ne reconnaissent pas la voix des étrangers (allotrios). » (Jean 10. 5)

    Les frontières bougent

    Voilà donc trois catégories d’étrangers, si j’ose dire. Et maintenant, il faut remarquer plusieurs choses importantes : la première étant de rappeler que Jésus fait déborder la Bonne Nouvelle de Dieu au-delà de toutes les frontières, qu’elles soient physiques ou mentales, géographiques ou psychologiques. Ce n’est pas vraiment un point nouveau puisque déjà, dans l’Ancien Testament, il y a des indices qui parlent de l’universalité du salut offert par Dieu. L’indice de référence est dans la présentation d’Abraham par lequel toutes les nations de la terre seront bénies. Un autre indice intéressant : lorsque Jésus critique l’attitude des religieux de son temps, il cite une parole du prophète Isaïe dans l’Ancien Testament : « Cette maison – il parle du temple – devait être une maison de prière pour tous le peuples ; vous en avez fait une caverne de voleurs ! » (Matthieu 21. 13 // Isaïe 56. 7). Une maison de prière pour tous les peuples, rappelle-t-il !

    Samarie comme un symbole

    L’Evangile est donc pour tous, et Jésus met en pratique cette réalité. Il rencontre, notamment, une samaritaine – une étrangère donc, mais une étrangère au sein même de sa communauté puisqu’elle semble exclue vu ses conditions de vie – Or, Jésus offre à cette xéros, l’occasion de saisir la vie éternelle. C’est d’ailleurs à cette femme qu’il laisse entendre qu’il est le Messie de Dieu.
    Lorsqu’il faut expliquer qui est le prochain à aimer, qui est l’autre, l’autrui à aimer, Jésus raconte la fameuse parabole du Bon Samaritain. Il explique ensuite que c’est à ce bon étranger qu’il faut s’identifier. C’est une audace, pour ne pas dire un propos scandaleux que Jésus adresse à son interlocuteur.

    Le romain aussi

    Il y a un autre épisode intéressant à propos des étrangers dans les Evangiles ; un épisode très révélateur. Je ne résiste pas à l’envie de vous en parler.
    Un centurion romain (donc un étranger, mais aussi un envahisseur, un ennemi occupant) interpelle Jésus et lui demande d’intervenir pour son serviteur très malade. Jésus, sans hésiter, se propose d’aller chez ce romain, mais ce dernier se considère indigne de recevoir le Seigneur chez lui. Il propose que Jésus dise simplement une parole en faveur du malade. Il est persuadé que la puissance de Jésus sera efficace même à distance. L’Evangile de Matthieu, qui relate l’anecdote, signale aussi la réaction de Jésus.
    « Quand Jésus entendit ces mots, il fut dans l’admiration et dit à ceux qui le suivaient : Je vous le déclare, c’est la vérité : je n’ai trouvé une telle foi chez personne en Israël. » (Matthieu 8. 10)
    C’est alors l’occasion toute indiquée, pour Jésus, de redire que la Bonne Nouvelle était bien pour le monde entier puisqu’il ajoute : « Je vous l’affirme, beaucoup viendront de l’est et de l’ouest et prendront place à table dans le Royaume des cieux avec Abraham, Isaac et Jacob. » (Matthieu 8. 11)

    L’audacieuse femme cananéenne

    Lorsque l’on parle des étrangers dans le Nouveau Testament, on ne peut faire l’impasse sur un des épisodes les plus surprenants de l’Evangile ; c’est la rencontre entre une femme cananéenne sur le territoire de Tyr et de Sidon avec Jésus lui-même.
    Nous sommes là à l’étranger – oui Jésus n’est plus en Israël à ce moment-là – et nous sommes avec une étrangère qui réclame une intervention divine en faveur de sa fille malade. Elle s’adresse à Jésus en l’appelant Seigneur et Fils de David. Ce qui n’est pas un détail.
    S’en suit une discussion âpre, qui met mal à l’aise le lecteur. En effet, Jésus semble insensible à la douleur de la mère et ne s’empresse pas à répondre. Au contraire, il prononce une parole étrange, qui ne lui ressemble pas : « Je ne suis envoyé qu’aux brebis perdues d’Israël ! Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux petits chiens !  » (Matthieu 15. 24-25)
    Propos insultants, en apparence. Mais la femme ne se laisse pas démonter. Elle réplique, du tac au tac :  » Il est vrai, Seigneur ! Cependant, les petits chiens mangent des miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » (15. 27)
    Cette réponse touche assez Jésus pour qu’il en soit impressionné, et il accorde la guérison à la fillette.
    Mais que vient-il de se passer ?

    Eviter la confusion

    Il fait comprendre que juifs et cananéens sont étrangers l’un pour l’autre, et même ennemis. La frontière qui les sépare est un gouffre de plusieurs siècles. Or, Jésus va à l’étranger pour qu’une étrangère exprime le fond de sa pensée. Elle ne dit pas qu’il faut fusionner et qu’il suffit d’oublier qu’il y a d’un côté les juifs et de l’autre, les autres. Elle reconnaît qu’il y a des petits chiens et des maîtres. Elle affirme qu’il y a une différence entre les juifs et les non-juifs, et que les statuts diffèrent. Elle souligne que l’autre est autre, différent. Cette différence ne peut être effacée par un coup de baguette magique. L’autre n’est pas supérieur ou inférieur ; l’autre est différent, et même différent par la place qu’il occupe dans la révélation de Dieu.
    Lorsque l’on reconnait la différence et qu’on ne la prend pas pour autre chose qu’une différenciation qui ouvre sur la complémentarité, alors, on abolit la différence.
    L’étrangère de Canaan découvre – et nous devrions en faire autant – que l’on est toujours un étranger face à l’autre, et particulièrement face à Dieu, le Tout Autre. La différence est à accepter, pas à effacer. Il ne s’agit pas de fusionner dans une notion idyllique d’égalité, mais de reconnaître la distance entre chacun.
    Or, ce qui nous permet de ne plus être étrangers les uns pour les autres, c’est de nous laisser transformer par une force plus grande que nos aspirations les plus généreuses. Cette force vient de Dieu qui souffle son Esprit à Pentecôte et qui fait que brusquement tout le monde s’entend et se comprend parce que le langage est devenu différent.

    Le dénominateur commun

    Plus tard, l’apôtre Paul expliquera que le statut d’étranger explose avec l’Evangile, et pas seulement ce statut-là !
    « Vous êtes tous enfants de Dieu par la foi qui vous lie à Jésus-Christ. Vous tous, en effet, avez été unis au Christ dans le baptême et vous vous êtes ainsi revêtus de tout ce qu’il nous offre. Il n’importe donc plus que l’on soit juif ou non juif, esclave ou libre, homme ou femme ; en effet, vous êtes tous un dans la communion avec Jésus-Christ. (Galates 3. 26-28)
    L’originalité apportée par l’Evangile est donc la suivante : c’est à la façon dont on croit en la personne du Christ, et seulement par la foi, que l’on accède au Royaume de Dieu et que l’on passe du statut d’étranger sur la terre à celui d’enfant de Dieu ; une nouvelle citoyenneté.

    Je faisais allusion, un peu plus tôt, à cette parole de Jésus : « J’étais étranger et vous m’avez accueilli ! »
    Jésus s’est placé à la place de l’étranger. Le recevoir ou ne pas le recevoir n’est pas anodin. En effet, Jésus évoque cette situation dans un discours dont le centre est le jugement dernier. C’est donc un thème très important, pour ne pas dire définitif. Accueillir l’étranger, c’est accueillir le Christ. Ne pas l’accueillir, c’est donc le refuser. De la décision dépend bien plus qu’un vivre ensemble plus ou moins réussi. Il en va de la vie, et de la vie éternelle.
    Il serait dommage de rester étranger à ce message.

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    L’Etranger dans la Bible (2)

    Dans la Bible, et notamment dans l’Ancien Testament, au moins quatre mots différents sont utilisés pour parler de l’étranger.
    Le plus courant est le mot GER qui, en hébreu, veut signifier un habitant d’un pays qui n’est pas le sien.
    L’une des figures les plus importantes du premier livre de la Bible, la Genèse, se nomme Abraham.
    Abraham est le père des trois religions monothéistes, à savoir le judaïsme, le christianisme et l’islam.
    Mais Abraham est, avant tout, le premier étranger, le premier Ger dont la Bible parle.
    Il quitte la Mésopotamie, sur un appel du Dieu créateur, pour devenir un migrant, un nomade, en Canaan et même en Egypte.
    Si Abraham est un migrant, Moïse – autre figure emblématique de la Bible – se présente comme tel dans le livre de l’Exode, lorsqu’il est obligé de fuir l’Egypte (encore l’Egypte) après avoir tué un soldat qui maltraitait un esclave hébreu.
    Et plus tard encore, Moïse donne à son fils premier né le nom de Gershom (avec la racine Ger) parce que, dit-il : « Je suis un immigré en terre étrangère. »
    Notez que dans cette simple déclaration, Moïse utilise deux termes différents pour parler de l’étranger ; l’un est traduit par immigré, l’autre par l’adjectif étrangère, dans l’expression « terre étrangère ».
    Toujours dans la Torah, il est dit que les Israélites ont été Ger, des immigrés, des étrangers en Egypte (encore et toujours cette Egypte).

    Un passé chargé

    Si je m’arrête sur la situation des Hébreux en Egypte, au commencement, à l’époque de Joseph et de son père Jacob-Israël, c’est pour rappeler que ces gens ont été premièrement bien accueillis par le pharaon. Ce pharaon avait d’ailleurs fait de Joseph son bras droit.
    Le Ger est donc un étranger qui trouve sa place, qui est reçu, qui est accueilli et qui a le droit de s’installer.
    Mais les Hébreux, immigrés dans le territoire de Gossen, demeurent des immigrés, des étrangers non assimilés. Même si beaucoup adoptent certainement les divinités égyptiennes et si plusieurs ont envie, dans le désert, d’y revenir – je pense à l’épisode du veau d’or avec Aaron dès que Moïse a le dos tourné – les Hébreux ont tendance à ne pas trop se mélanger.

    Une fois que le peuple sera sorti d’Egypte, sous la houlette de Moïse, puis lorsqu’il aura conquis Canaan sous celle de Josué, il devra mettre en pratique un commandement noté dans le livre des Lois, le Lévitique : « L’étranger qui réside avec vous sera pour vous comme un compatriote et tu l’aimeras comme toi-même, car vous avez été étranger au pays d’Egypte » (Lévitique 19. 34)

    Nous sommes tous des étrangers

    La Torah, c’est à dire les cinq premiers livres de la Bible, attribuée à Moïse et que l’on nomme aussi Pentateuque, donne de nombreuses indications sur l’attitude, pour ne pas dire sur l’éthique, qui doit être de rigueur à l’égard de l’étranger.
    De nombreuses lois le protègent autant au niveau socio-économique que moral et religieux.
    Pour les Hébreux, devenus les accueillants, il y a une idée force au début de tout concept, une vérité à partir de laquelle tout se construit, à savoir que la terre appartient à Dieu et que les hommes ne sont que des hôtes de passages, des migrants.

    « Dieu dit : la terre m’appartient et vous n’êtes, pour moi, que des étrangers. » (Lévitique 25. 23)

    A l’image de Dieu, et parce qu’il est dépositaire de ses dons, le peuple doit être garant du respect de l’ordre divin initial. Autrement dit, puisqu’ils se savent migrants sur terre et bénéficiaires de l’amour du Créateur, les Hébreux doivent agir à l’égard des étrangers avec la même bienveillance dont ils sont l’objet de la part de Dieu.

    Mais la Bible constate aussi la situation du monde avec réalisme. Si Israël a le privilège de recevoir la révélation de Dieu, les autres peuples sont encore dans l’ignorance du Dieu unique et universel. Les nations, sans les lois reçues au Sinaï au moment où les Hébreux deviennent un peuple, sont dites païennes et sombrent dans l’idolâtrie.
    De son côté, le peuple descendant de Jacob-Israël, ayant reçu les Dix commandements, doit veiller à ne pas se laisser contaminer par les erreurs du monde environnant.
    D’où le cordon sanitaire (et pas que sanitaire) qui se construit de plus en plus entre le peuple de Dieu et l’étranger, les étrangers, les autres nations.

    Israël en exemple

    Cela ne veut pas dire pour autant que l’étranger est à exclure ou doit être considéré systématiquement comme un ennemi.
    Au contraire. Il faut l’accueillir et lui offrir tout ce que Dieu offre à son peuple, au travers de ses lois et de ses grâces. C’est en cela que le peuple de Dieu est un exemple pour les autres nations, voire un prototype.
    Ainsi, dans la Torah, on peut lire des préceptes très précis : « Il n’y aura qu’une loi et qu’un droit pour vous et pour l’étranger qui réside chez vous. » (Nombres 15. 16)
    Ou encore : « La sentence sera chez vous la même, qu’il s’agisse d’un citoyen ou d’un étranger. » (Lévitique 24. 22)

    Afin que l’étranger soit bien intégré, la Torah lui offre la possibilité de participer aux rituels religieux, aux fêtes, aux sacrifices et aux offrandes.
    Il lui faut cependant respecter les pratiques et restrictions alimentaires, et subir, pour les mâles, la circoncision : marque de l’appartenance au peuple de l’Alliance.
    Ce sont là les signes forts d’une complète intégration, laquelle est aussi une conversion.

    Au moment de la conquête de Canaan, les Hébreux intègrent en leur sein une famille étrangère de Jéricho. Il s’agit de la famille de Rahab, une femme qui avait aidé les espions de Josué et surtout, qui avait confessé sa foi dans le Dieu des Hébreux en déclarant : « Je sais que l’Eternel vous a donné ce pays… L’Eternel votre dieu est dieu dans les cieux en haut et sur la terre en bas… »
    L’étrangère Rahab devient membre du peuple.
    La solidarité est alors complète et il ne doit plus y avoir de différence entre l’étranger et l’indigène.
    Exemple de cette attitude dans le Lévitique : « Si ton frère devient pauvre, et que sa main fléchisse, tu le soutiendras. Et tu feras de même pour celui qui est étranger et qui demeure dans le pays, afin qu’il vive avec toi. Tu ne tireras de lui ni intérêt ni usure, tu craindras ton Dieu, et ton frère vivra avec toi. » (Levitique 25. 35-38)
    Nous restons alors dans cet esprit qui est de dire que nous sommes tous des hôtes de Dieu sur la terre lui est la sienne.

    L’étranger ennemi

    Quand on regarde l’utilisation du terme Ger, dans l’Ancien Testament, on note que nous sommes en présence d’un étranger qui, entrant chez un peuple, devient membre du peuple, à l’exemple de Rahab, l’étrangère de Jéricho.
    L’hospitalité et l’égalité de traitement sont liées à l’inclusion de l’étranger, à son assimilation volontaire dans la communauté de l’Alliance.

    Cependant, la Torah parle d’un autre type d’étranger, et de comportement tout aussi différent : le Nekhir.
    Lui, c’est l’étranger qui refuse l’autre, qui devient ennemi, et particulièrement l’ennemi d’Israël.
    L’exemple qui peut être appelé pour expliquer cette situation est celui du roi Amaleq – toujours dans la Torah – et de son peuple, les Amalécites.
    Ces gens se positionnent contre Israël et contre son Dieu. Il lui barre littéralement le passage vers la Terre Promise. Dès lors, les Amalécites deviennent les étrangers à éviter, les ennemis qu’il faut même éliminer pour ne pas être éliminé.
    Moïse, lorsqu’il passe le relai à Josué, mentionne ces étrangers-là, ces Nekhar, pour dire qu’ils sont devenus étrangers même pour Dieu puisqu’ils l’offensent.
    Cependant, même pour un Nekhar, il y a une piste et un accueil possible. Le Nekhar peut devenir Ger en se laissant gagner par l’amour de Dieu et par l’attachement au peuple de Dieu. C’est l’exemple de Ruth la Moabite, l’étrangère.
    Intéressant de noter au passage que l’exemple est encore féminin, comme avec Rahab.
    En migrant à Bethléem, en faisant du Dieu de la Bible son Dieu et en faisant du peuple juif son peuple, Ruth devient membre à part entière du peuple de Dieu. Bien plus, elle devient l’aïeule directe d’un certain David, futur roi d’Israël et ancêtre de Jésus, natif lui aussi de Bethléem. Ruth – comme Rahab d’ailleurs – entrent ainsi dans la généalogie du Christ.
    Faut-il parler d’une intégration réussie ? D’une migration devenue féconde ?
    Certainement !

    Un message difficile

    Si l’on s’en tient aux données bibliques, et si on cherche à savoir aujourd’hui ce qu’il en est de l’accueil de l’étranger, de sa place dans le pays où il réside, on est obligé de formuler quelques conclusions inconfortables.
    Il est très difficile, au sein d’une même nation, d’accepter une mosaïque de cultures, de moeurs et de comportements irréductibles, puis espérer un vivre ensemble sans crispations.
    Vivre côte à côte n’est pas être ensemble.
    Le modèle biblique n’a jamais été, n’est pas et ne sera jamais celui du monde. Mais il est un modèle vers lequel tendre.
    Le monde contemporain, au nom de ses idéologies, de la tolérance, de la démocratie, de la liberté individuelle, aura tendance à refuser un modèle biblique trop contraignant.
    Mais nos contemporains ont-ils une perception et un accueil de l’étranger meilleurs que ce que propose la Bible ?
    Tant que l’on occultera la dimension religieuse et cultuelle de l’homme dans l’assimilation de l’étranger, on risque de ne jamais atteindre une solution satisfaisante.
    On peut espérer mettre en place une philosophie humaniste sécularisée, et souhaiter réussir. Mais on ne parle plus alors de références bibliques.

    (A suivre)

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    L’Etranger dans la Bible (1)

    L’actualité est parfois brutale avec les informations qui évoquent les déplacements de migrants aujourd’hui. Des passeurs malveillants et cupides ajoutent à ce problème un poids de violence et de cruauté indigne. Les gouvernements, bien embarrassés, surtout lorsqu’ils ont des côtes sur la Méditerranée, cherchent des solutions qui doivent surtout satisfaire leur électorat. Mais l’accueil de l’étranger demeure un problème humain plus que politico-économique.

    Le chrétien que je suis est mal à l’aise face aux discours souvent malsains autour de l’étranger. Que faut-il penser et comment agir en ayant l’esprit évangélique invité dans la réflexion ?

    Il n’est pas inutile de se poser la question : Est-ce que la Bible aborde le sujet de l’étranger, du migrant, du demandeur d’asile ?

    Eh bien, la réponse est claire, d’emblée et sans hésitation : la Bible, Ancien et Nouveau Testament, parle beaucoup de l’étranger. Autant que de la veuve et de l’orphelin ; autant que du pauvre et de l’exclu. D’ailleurs, le statut de l’étranger est souvent associé à celui des déshérités, des oubliés, des faibles, des vulnérables.

    Veillons au vocabulaire

    L’Ancien Testament, qui est écrit en hébreu, utilise plusieurs mots différents pour parler de l’étranger, en fonction notamment de sa situation.

    Les mots utilisés (au moins quatre) ne sont pas nécessairement des synonymes et ces termes ne sont pas – en tout cas rarement – interchangeables.

    Pour que vous saisissiez bien que derrière les mots, les définitions ne sont pas toujours les mêmes, et que surtout les notions changent, je vous rapporte le témoignage d’un exilé ukrainien avec lequel j’ai beaucoup échangé récemment. Il me disait : « Au départ, j’étais demandeur d’asile pour des raisons politiques, ne voulant pas être incorporé de force dans l’armée de mon pays contre la Russie. L’Administration Française m’a ensuite désigné comme réfugié – et c’est vrai que j’avais besoin d’un asile, d’un refuge ! Mais pour finir, j’ai été classé dans les migrants en quête de papiers pour être en règle et pouvoir chercher du travail. Ainsi, j’ai été perçu, par certains, comme un sans papier en situation irrégulière. »

    La situation de cette personne est aujourd’hui régularisée et elle a trouvé un emploi. Mais le cursus de cet homme m’a ouvert les yeux sur la différence entre chacun des termes qui parlent de l’étranger ; des termes que nous inter-changeons en oubliant qu’ils ne disent pas la même chose, surtout pour la personne concernée : demandeur d’asile, émigré, réfugié, apatride, sans-papiers, migrant, expatrié…

    L’Ancien Testament précise

    Les écrivains bibliques font bien la différence, et pour eux, il y a étranger et étranger : plusieurs mots, disais-je, pour parler de plusieurs types de situation.

    Il y a, par exemple, l’étranger de passage. Ce n’est pas tout à fait un touriste puisque c’est un étranger avec lequel il y a échange, commerce, relation, sans qu’il y ait installation et assimilation. Avec lui, il convient d’être honnête, même s’il n’est pas compatriote.

    Il y a, ensuite, l’étranger qui le reste et qui devient même un ennemi dont il faut se méfier, dont il faut s’éloigner. Face à cet étranger, il faut rester … étranger, séparé.

    Bien souvent, l’étranger est celui qui n’est pas dans la même ligne qu’Israël. Il est différent et susceptible d’être tenu à distance s’il décide volontairement de se détourner du peuple de Dieu.

    Le terme le plus souvent utilisé dans la Bible est le terme GER, et son statut est très particulier, parfois difficile à discerner parce que c’est une personne qui mute, qui connait une mutation pour ne pas dire une migration.

    C’est l’étranger qui s’installe et qui change d’identité pour se saisir de celle du pays qui l’accueille.

    Puisque l’on parle de la Bible, il s’agit ici de l’étranger, le païen, l’idolâtre, qui devient israélite en adoptant toutes les règles civiles et religieuses des enfants d’Abraham.

    Abraham étant le tout premier migrant puisqu’il sort de Mésopotamie pour chercher une terre, là où Dieu le guide.

    Le GER dont parle l’Ancien Testament est donc un étranger qui s’assimile, qui se convertit même.

    L’exemple le plus flagrant et le mieux illustré est celui de Ruth l’étrangère, Ruth la Moabite.

    Pour l’heure, nous en restons aux généralités.

    L’Exode comme référence

    L’étranger est souvent celui qui est étrange, différent, autre. Et du coup, il fait peur. Et particulièrement à l’Israélite de l’Ancien Testament, lui qui se trouve tellement en opposition avec les cultures païennes et polythéistes.

    Or, Dieu – le Dieu de la Bible – a, à l’égard de l’étranger, une toute autre attitude, et il demande au peuple juif d’en faire autant.

    Un des textes références se trouve dans le livre de l’Exode, c’est-à-dire dans l’un des cinq livres qui constitue la Torah.

    Ce texte est plus qu’intéressant parce qu’il évoque plusieurs histoires en même temps : « Tu ne maltraiteras pas l’étranger et tu ne l’opprimeras pas, car tu as été toi-même étranger en Egypte. » (Exode 22. 20)

    Il n’est pas dit qu’il faut éviter de maltraiter ou d’opprimer l’étranger pour des raisons humanitaires ou fraternelles. Il est dit : « Parce que tu as été toi-même étranger en Egypte »

    Cette expression revient très régulièrement dans la Torah et cela fait écho à l’expérience douloureuse des Hébreux esclaves en Egypte, et dont Moïse – l’un des plus importants personnages de l’Ancien Testament, et sans doute le plus important du Judaïsme – les a fait sortir.

    L’expérience en Egypte doit servir de leçon de génération en génération, et elle est martelée plusieurs fois.

    Il faut se souvenir que le livre de l’Exode (et qui dit exode dit migration) relate avec précisions la souffrance des Hébreux, descendants de Jacob-Israël, sous la férule de plusieurs pharaons.

    Rappelons un peu cette histoire.

    Pendant plus de 400 ans, les Hébreux ont été des immigrés en Egypte. Mais vers la fin de cette longue période, ils ont été réduits en esclavage. Cette période plus dramatique a duré plus de 40 ans.

    Les Hébreux ont crié leur détresse à Dieu en espérant de lui une délivrance. Si je m’aventure à dire que cet état a duré plus de 40 ans, c’est parce qu’en lisant les premiers chapitres de l’Exode, je découvre les plaintes du peuple face à un pharaon qui, non seulement exploite cette main d’oeuvre à bon marché, mais par peur d’une infiltration dans son pays, tente d’en réduire le nombre. En effet, le pharaon voit la population juive se développer sur ses terres et il a peur que ces étrangers non assimilés deviennent des agents dormants pour des ennemis extérieurs. Du coup, il met en place une stratégie qui doit réduire le nombre d’Hébreux.

    Sa politique devient assassine lorsqu’il décide de faire jeter dans le Nil tout enfant mâle naissant dans le camp des Hébreux.

    C’est dans ce contexte très menaçant que va naître, de façon clandestine, un certain Moïse. Moïse sera le sauveur des Hébreux en les faisant sortir d’Egypte et en les guidant vers la Terre Promise. Mais ce scénario ne vient que 40 ans plus tard. Voilà pourquoi je disais que l’oppression avait sans doute duré plus de 40 ans.

    Et 40 ans d’esclavage, d’oppression et de menaces, c’est long.

    La souffrance du peuple de la Bible a donc été relativement longue. Et son souvenir doit rester présent dans les générations suivantes.

    La Pâque annuelle commémore et rappelle la sortie d’Egypte et la fin de l’esclavage, mais le croyant juif doit toujours se souvenir qu’il a été esclave et étranger sur les bords du Nil.

    Cette histoire marque éternellement la conscience du peuple de Dieu.

    Et lorsqu’il est devant un étranger, l’Hébreu ne doit pas devenir une espèce de nouvel égyptien. Son comportement ne doit pas être celui d’un pharaon oppresseur.

    Au contraire, l‘israélite doit avoir de la considération, voire une attention toute particulière à l’égard de l’étranger. Il doit lui offrir ce qu’il a espéré recevoir et qui lui a été refusé en Egypte, jusqu’à ce que la liberté soit accessible, sous la houlette d’un Moïse qui conduit au Sinaï où sont données les Tables de la Loi.
    La Bible dit, d’une certaine façon : Tu as été victime ; maintenant que tu ne l’es plus, ne devient pas bourreau. Les enfants battus ne doivent pas devenir des enfants qui frappent. Il faut casser le cycle infernal. Il faut surmonter la peur en s’ouvrant à l’amour. Un amour qui vient d’ailleurs.

    En Egypte, l’Hébreu a été exploité, menacé, oppressé et même exterminé. On lui a imposé des charges de travail, des horaires et des cadences inhumaines. On a essayé de le dégoûter de la vie au point qu’il n’ait plus envie de faire des enfants, et lorsqu’il procréait quand même – dans une espèce d’acte de résistance – on a tué les petits garçons qui venaient au monde en les offrant au dieu Nil.

    Une façon pernicieuse d’empêcher une génération de vivre, de tuer une race à la base. Mais aussi d’alimenter un type de spiritualité idolâtre.

    Naturellement, cette histoire est une histoire ancienne qui n’a aucun parallèle possible avec notre époque tellement plus évoluées !

    Quoi qu’il en soit, le message biblique, et donc le message de Dieu, reste le même.

    Je vous ai cité le texte d’Exode 22. Toujours dans la Torah, on trouve deux autres textes très proches, mais on note la gradation dans le relationnel à l’égard de l’étranger.

    Dans Deutéronome (10,19), Dieu semble franchir un pas de plus et du coup, il encourage ses adorateurs à en faire autant : « Tu aimeras l’étranger car au pays d’Égypte vous étiez étrangers ».

    Puis dans le Lévitique (19. 34), la recommandation devient encore plus pressante : « L’étranger qui réside avec vous sera pour vous comme un compatriote et tu l’aimeras comme toi-même, car vous avez été étrangers au pays d’Égypte ». »

    Comme moi, vous avez noté l’évolution : au début, on dit de ne pas exploiter, de ne pas maltraiter l’étranger. Puis, le Dieu de la Bible dit qu’il faut l’aimer. Et enfin, il faut faire de lui un compatriote.

    Des droits et des devoirs

    Naturellement, il faut aussi un cheminement du côté de l’étranger.

    Ce dernier doit cesser d’être étranger et ennemi, puis il doit accepter les lois et les coutumes du pays accueillant jusqu’à se convertir au même Dieu.

    Certains diront que cette politique d’intégration qui passe par la conversion au Dieu de la Bible, au Dieu du peuple hébreu, est un peu abusive, qu’on ne peut obliger les hommes du monde à accepter le Dieu d’Israël.

    Cet argument semble juste, mais il est fallacieux et trompeur.

    En effet, la Bible qui dit qu’il faut aimer l’étranger dit aussi que Dieu n’est pas un Dieu étranger pour l’étranger. Le Dieu de la Bible est celui de toute l’humanité, et pas seulement celui d’Israël.

    A Israël a été confiée la mission de faire connaître ce Dieu universel, créateur du monde et de tout ce qu’il contient, mais ce Dieu-là n’est pas une idole locale, ni la propriété des Hébreux. Il n’est d’ailleurs la propriété de personne.

    Par contre, il est le Dieu qui aime tous les hommes, lesquels doivent migrer vers lui. Tel est le message de la Bible.

    (à suivre)

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    Quand je contemple les cieux…

    Le rédacteur en chef d’un important journal signale, dans un article récent, la chose suivante : « Les planétologues savent aujourd’hui que notre galaxie contient près de 20 milliards de planètes du type de la Terre. Nous parlons bien de la seule Voie lactée quand il existe des milliards de milliards de galaxies dans l’univers ! Sauf à être de mauvaise foi, ces chiffres titillent notre rationalité. La probabilité que nous ne soyons pas les seuls dans l’univers a augmenté de façon non négligeable avec ces découvertes… Accessoirement, cela remet en question quelques siècles de croyances religieuses postulant que l’Homme est au centre de l’univers. La pax romana établie entre religion et science, l’une s’occupant du pourquoi l’Homme existe et l’autre de comment la vie consciente est apparue dans l’univers, ne tient plus. »

    Autrement dit, puisqu’il est probable que l’homme ne soit pas le seul être vivant dans l’univers infini, la foi chrétienne en Dieu devient caduque. Voilà une conclusion pour le moins hâtive, et sans doute idéologique. En effet, balayer ainsi « quelques siècles decroyances religieuses » ressemble à la mauvaise foi dont veut pourtant se défendre le journaliste.

    Sans faire de la théologie-fiction comme d’autres font de la science-fiction, rien n’empêche le Dieu créateur de l’univers, qui a donc aussi créé la terre et ce qu’elle contient, d’en avoir fait autant ailleurs. Avec, sans doute, un programme différent si les extra-terrestres se sont comportés autrement que le terrien. L’existence d’extra-terrestres n’interdit pas la notion d’un créateur. Les anges, êtres célestes, ne sont-ils pas déjà des extra-terrestres ?

    Le journaliste qui s’amuse du postulat selon lequel l’Homme est au centre de l’univers a, sur ce point, peut-être raison. Mais il semble ignorer que l’Homme, créée à l’image de Dieu, s’il n’est pas au centre de l’univers, est au centre de l’amour de ce Dieu.

    Un univers en chiffres

    Ces petites remarques faites, je veux relever cependant quelques informations importantes dans les propos du journaliste. Ce qui m’impressionne le plus, dans cet article, c’est ce que les planétologues semblent être capables d’avancer : ils affirment que dans notre seule galaxie, il existe 20 milliards de planètes du type de la Terre, et ils comptent des milliards de milliards de galaxies au-delà de la nôtre ! Là, on peut reconnaître avoir un peu le vertige. Ces chiffres, carrément astrologiques, sont écrasants.

    Dans ce vaste monde qui dépasse l’entendement et qui permet aux scientifiques d’élaborer toutes les hypothèses possibles et imaginables (à noter que l’imagination ne semble pas avoir, elle non plus, de limite) ; dans ce vaste monde, la Bible reconnait que l’homme n’est que poussière. Voilà qui donne une échelle ! S’il grandit et s’élève à un niveau bien supérieur de celui de la poussière, escaladant les marches de l’ambition, de l’orgueil et de la vanité toute sa vie, à la fin, il n’en retourne pas moins à la poussière d’où il vient. Et ses mains sont aussi vides à sa mort qu’à sa naissance.

    Un peu d’humilité, s’il-vous-plaît !

    Les prétentions humaines, y compris celles des scientifiques, devraient donc être à la mesure de son état : poussière tu es, et poussière tu seras ! (Genèse 3. 19)

    Je ne sais ce que les planétologues pensent ou osent reconnaître, lorsqu’ils observent, avec leurs télescopes hyper puissants, l’univers insondable, mais personnellement, je ne trouve d’autres mots que ceux du poète de l’Ancien Testament : « Quand je contemple ton ciel, œuvre de tes doigts, la lune et les étoiles que tu as mises en place, qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui, qu’est-ce que l’être humain, pour que tu t’occupes de lui ? » (Psaume 8. 4-5)

    Ces questions, humbles et justes, ont aussi une réponse biblique : « Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire, l’honneur et la puissance, car tu as créé toutes choses et c’est par ta volonté qu’elles ont été créées et qu’elles existent. » Ainsi s’exprime Jean, l’auteur de l’Apocalypse.

    Nous pouvons encore poser la question du « pourquoi » Dieu a créé le monde et, entre autres, l’homme. La réponse n’est peut-être pas scientifique, mais elle est magnifique : pour son plaisir et afin que nous, ses créatures, puissions avoir la joie de le connaître.

    Éric Denimal

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    La Bible pour les Nuls Finalement, c’est quoi ce livre ?

    Il y a quelques jours, une dame me disait quelle avait assez de traductions différentes de la Bible chez elle pour ne pas, en plus, acheter La Bible pour les Nuls. Cette personne croyait donc que ce livre était une traduction en français courant, ou fondamental, de la Bible pour les gens qui ne savaient pas trop bien lire.

    Jai essayé dexpliquer à cette dame que La Bible pour les Nuls n’était pas une Bible, mais plutôt un livre dintroduction à la Bible pour les lecteurs qui ne la connaissent pas trop et qui souhaitent savoir ce que contient la « Parole de Dieu ».

    Je lu ici aussi affirmé que je navais pas la prétention ni les compétences pour proposer une traduction personnelle de la Bible. Nest pas Segond ou Chouraqui qui veut !

    Cependant, cette anecdote me pousse à présenter cette Bible pour les Nuls. Dans un deuxième temps, je vous dirais comment ce projet est né et comment sa réalisation tient du miracle.

    Une collection pédagogique

    La Bible pour les Nuls est un ouvrage qui ressemble à une encyclopédie sur la Bible. On aurait pu trouver ce livre dans la collection « Que sais-je ? » si cette collection comportait des volumes de plus de trois cent pages, et si le présentation n’était pas un peu dépassée. On aurait pu aussi lappeler « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la Bible sans oser le demander ! » Ou encore « Le quiz de la Bible »…

    Mais il existe une collection de livres grand-public, pédagogique et accessible à tous qui se nomme Pour les Nuls. Cette collection est née en France un peu avant les années 2000 et cest alors imposée en traitant de tout ce qui touche linformatique : Internet pour les Nuls ; Linformatique pour les Nuls ; Window pour les Nuls

    Progressivement, devant le succès de ces thèmes, la collection sest étendue à tous les sujets et on a vu des titres comme « Lhistoire de France pour les Nuls » ; « Le Français correct pour les Nuls » ; « Le vin pour les Nuls »…

    Et pourquoi pas « La Bible pour les nuls » ?
    Depuis 2005, sest chose faite. Et depuis cette date et la première édition, le livre reste dans les dix meilleurs ventes de la collection, alors que cette collection  Pour les Nuls comporte aujourdhui plus de 1000 titres différents.

    À noter qu’à la suite du succès de La Bible pour les Nuls, l’éditeur a osé dautres titres religieux comme « La Torah pour les Nuls », « Le Coran pour les Nuls »…

    Lun des grands avantages de cette collection, cest quelle est disponible dans toutes les librairies, toutes les chaînes de vente comme Cultura, Fnac ou Amazon, mais encore dans les grandes surfaces comme Leclerc, Auchan ou Casino.

    Un guide pour découvrir la Bible

    Dans La Bible pour les Nuls, on trouve plusieurs chapitres pour traiter de lhistoire de la Bible. En effet, avant même de parler du contenu du livre le plus diffusé et le plus traduit dans le monde, il fallait expliquer comment il avait été écrit, formé, conservé et par qui. Il fallait aussi raconter lhistoire de la transmission du texte, depuis les papyrus jusquaux codex en passant par les parchemins. Du coup, il est également question de larchéologie et des découvertes importantes comme celle des manuscrits de la Mer morte. On aborde ainsi laventure passionnante du texte.

    Puis, je présente chacun des livres de la Bible, depuis la Genèse jusqu’à lApocalypse, sans oublier les textes deutérocanoniques que lon trouve notamment dans les bibles catholiques et en deuxième sélection dans les bibles hébraïques. Cest loccasion alors dexpliquer la différence entre ces textes de deuxième catégorie et les textes apocryphes avec lesquels il ne faut pas les confondre.

    Pour chacun des livres de lAncien et du Nouveau Testament, je tente de faire un résumé en indiquant le fil rouge, le message essentiel, lauteur, l’époque et le contexte de rédaction. Puis, je propose des « arrêts sur images » en reprenant lhistoire et la portée du message des grands personnages de la Bible, sans oublier les femmes.

    Une partie du livre est consacrée à linfluence de la Bible dans divers domaines comme la peinture, la littérature, la musique, mais aussi le cinéma et la publicité. Il y a même un chapitre sur les expressions bibliques qui sont entrées dans le langage courant, comme « Pleurer comme une madeleine », « Y tenir comme à la prunelle de ses yeux » ou « sen laver les mains »…

    Pour garder lesprit pratique, je propose également une grille de lecture biblique pour non-initié et un choix de traductions différentes selon la quête du lecteur.

    Il sagit donc bien dune encyclopédie aussi complète que possible sur le Bible, avec de très nombreuses références bibliques.

    Un ton journalistique

    Tous les livres de la collection Pour les Nuls doivent se ressembler dans la présentation, dans le choix des icônes, dans le ton et dans la perspective éditoriale. Ce pourquoi l’écriture de ce livre ma été confié, cest parce que javais une double casquette – et donc une double compétence – celle du journaliste et celle du théologien. L’éditeur mavait bien précisé la consigne : « Vous usez de votre savoir et de votre bagage de théologien pour le sérieux et la justesse des informations à donner, et vous utilisez votre style journalistique pour emmener ces informations. Vous ne faites pas un travail de pasteur qui veut nourrir ses paroissiens. Vous êtes un journaliste spécialisé dans le biblique qui écrit pour des gens qui ne sont pas catéchisés. »

    Cest donc en adoptant cette écriture et ce ton que je me suis lancé dans la rédaction de ce livre. Et cest cette écriture et ce ton qui ont parfaitement atteint le grand public. Mais pas que

    En effet, de très nombreux chrétiens, aussi bien catholiques, protestants qu’évangéliques mont affirmé avoir beaucoup appris en lisant La Bible pour les Nuls, nimaginant pas toutes les informations précieuses quils allaient trouver dans ce livre. Certains sen servent pour préparer des études bibliques et des prédicateurs laïcs sen inspirent pour leurs prédications. Impressionnant !

    Le succès

    Comme signalé plus haut, depuis la première édition de La Bible pour les Nuls, le livre reste dans les dix meilleurs ventes de la collection. Il est même en premier dans les livres dits religieux vendus au format Kindle.

    Des dizaines de réimpressions ont été nécessaires pour satisfaire les demandes. Plusieurs éditions différentes ont également été réalisées : La Bible pour les Nuls Illustrée ; La Bible pour les Nuls Juniors ; LAncien Testament pour les Nuls ; Le Nouveau Testament pour les NulsIl y a même eu, à un moment, une édition spéciale pour France-Loisirs. Pour chaque nouvelle édition, jai du me remettre à la rédaction, soit pour ajouter une centaine de pages dans telle présentation, soit pour écrire des chapitres supplémentaires (notamment pour l’édition de poche en deux volumes).

    Au total, à ce jour, plus de 180 000 exemplaires ont été vendus. Ce qui fait une moyenne de plus de 13 000 exemplaires par an depuis 13 ans ;  37 exemplaires par jour.

    En écrivant ce livre (15 mois de travail), jespérais quil atteigne des gens, mais je nimaginais pas pareil succès. Et jen reste ébahi, ébloui. Mais je sais à qui dire merci !

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    S’évader, enfin !

    Nous sommes à quelques jours des vacances, et que lon soit juilletiste ou aoûtien, nous aspirons tous à un repos bien mérité. Or, ce temps, un peu à l’écart, peut devenir une superbe source de bénédictions.

    En effet, certains d’entre nous pensent aux vacances et espèrent changer dair, dactivités, et tout mettre de côté.

    Il est sans doute agréable de viser une plage et dy rester des heures pour se détendre et sextraire dune vie trop trépidante, et pourtant !

    On peut aussi vouloir sisoler en forêt ou en montagne, rechercher le silence et oublier tous les stress de lannée, mais est-ce suffisant ?

    Chacun sait que se reposer vraiment, cest aussi changer ses habitudes, et pas seulement se laisser cuire des deux côtés au soleil.

    Une piste différente

    Naturellement, mon pasteur aime, en cette période, mencourager à lire la Bible de façon plus précise.

    Il me conseille de profiter du repos pour méditer en profondeur.

    Il me suggère de me  laisser gagner par la splendeur de la création afin que je puisse louer le Seigneur de façon nouvelle.

    Tout cela est juste et bon.

    Mais voilà que plusieurs recommandations me parviennent aussi de la part de spécialistes du bien-être : cest bon pour la santé, disent-ils, de se lancer dans des visites culturelles !

    Ainsi donc, on peut se détendre et même se reposer en se cultivant !

    Selon eux, quelle que soit la façon de se cultiver, les activités culturelles et artistiques sont bienfaitrices pour notre équilibre. Non seulement elles stimulent notre cerveau – qui aime travailler, lui ! – mais elles éveillent en nous, et avec profits, de nouveaux centres dintérêts dès que nous nous laissons émerveiller et que nous nous enthousiasmons. Cette effervescence a un double effet positif ; sur notre santé mentale comme sur notre physique.

    Soif de plus !

    Manifestement, notre environnement immédiat et coutumier, notre quotidien habituel ne suffisent pas à nourrir notre esprit. Il y a en nous une soif de connaissance et de savoir nettement plus grande que nous ne le pensons, même si nous nous laissons parfois gagner par des paresses naturelles qui nous scotchent dans un fauteuil devant une télévision qui, elle, lave notre cerveau.

    Découvrir dautres régions du monde, ou simplement de notre pays ; aller à la rencontre dautres métiers ; apprendre un peu dhistoire en visitant un château ; écouter la passion dun artisan amoureux du bois quil travaille ; ou simplement prendre le temps de lire une belle sagatout cela va plus loin que le simple plaisir immédiat ressenti.

    Cela ouvre, dans notre cerveau, des fenêtres, et des portes-fenêtres, lesquelles élargissent magnifiquement notre horizon et permet même à nos pensées, à nos convictions, à nos connaissances, dentrer en résonance avec des espaces insoupçonnés, des terres à exploiter.

    Il y a donc des effets secondaires, des ouvertures nouvelles dans des domaines qui ne sont pas nécessairement ceux que nous maîtrisons en osant la curiosité. Notre cerveau est demandeur !

    Penser plus grand
    Se laisser dépasser par des nouveautés séduisantes, être éblouis par des trouvailles imprévues, sortir des sentiers battus, entraînent des changements dans nos habitudes sécurisées.

    Cela nous permet d’être plus sociables, plus ouverts, plus compréhensifs à l’égard de domaines inconnus qui existent pourtant autour de nous, lesquelles surgissent inopinément dans notre environnement, et qui parfois, nous font peur. Plusieurs psychologues et des spécialistes en neurophysiologie attestent qualler à la rencontre de produits culturels provoque un rafraîchissement mental bénéfique. Cest peut-être ce que le prophète Ésaïe préconisait lorsquil écrivait : « Élargis lespace de ta tente. » (Ésaïe 54. 2)

    Mais que sont donc les « produits culturels » dont parlent ces spécialistes du mieux-être ?

    Ce sont les peintures que lon découvre dans une exposition, les pièces de théâtre ou les oeuvres musicales que lon voit, que lon écoute lors de spectacles ou de concerts.

    De fait, cest bien lexpérience que nous avons déjà faite : lorsquun tableau, une sculpture, une sonate nous accroche soudainement – et il faut 4 secondes pour que le tilt sopère en nous – dun seul coup, notre esprit souvre et écoute. Et nous voilà passionné. Notre cerveau discerne, entend, voit, enregistre des choses inattendues qui nous entrainent loin, très loin, dans des lectures et des relectures insoupçonnées, ouvrant des perspectives jusquici inconnues ou oubliées. Une émotion surgit et une gourmandise s’éveille.

    On veut en savoir plus. On sinforme. On achète un livre, ou un DVD. On se découvre, on se reconnaît et finalement, on s’évade pour mieux se retrouver.

    « Je te célébrerai de ce que j’ai été fait d’une si étrange et si admirable manière. » Psaume 139. 14

    Nous sommes une créature merveilleuse et chaque organe de notre corps a une ou plusieurs fonctions essentielles pour lensemble du reste de notre personne. Notre cerveau est absolument prodigieux et toutes les recherches qui se portent sur lui font dire aux savants quil est une « machine extraordinaire, exceptionnelle ».

    Pourquoi donc notre cerveau fonctionne-t-il ainsi et pourquoi veut-il nous propulser dans des univers si vastes que nous en avons le vertige ?

    Peut-être pour que nous nous dépassions-nous-mêmes !

    Peut-être pour que nous soyons subjugués par tout ce qui nous entoure !

    Peut-être pour quune partie de la création admire toute la création !

    Quoi quil en soit, Dieu nous a donné des capacités formidables quil serait dommage de ne pas exploiter au mieux.

    Jai limpression dentendre Job me murmurer à loreille : « Il fait des choses grandes et insondables, des merveilles sans nombre. » (Job 5. 9)

    Alors, ne boudons pas ce plaisir daller dans un ailleurs qui nous fera grandir, et qui nous fera admirer un peu plus ce que Dieu fait.

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    Liberté pour les chrétiens d’Algérie !

    Nous sommes en plein Ramadan et si plusieurs organisations évangéliques encouragent les chrétiens à prier pour que le monde musulman s’ouvre et découvre le message biblique, il faut reconnaître que l’islam radical pose un regard différent sur ce que le christianisme représente.

    Alors que la presse nous a abreuvé de frivolités autour d’un mariage princier, quelques rares journaux français ont fait remonter une information sur la situation dramatique des évangéliques en Algérie. Changement d’ambiance !

    2 ans de prison ferme pour 3 bibles

    Le gouvernement algérien a envoyé en France 100 Imams pour toute la durée du Ramadan et, dans le même temps, a durci son attitude à l’encontre des chrétiens en Algérie.

    Exemple récent (16 mai 2018) : un algérien chrétien – ancien musulman – de la région d’Oran, a été condamné à deux ans de prison ferme et à une amende correspondant à cinq mois de salaire moyen, pour avoir été en possession de 3 bibles. À la question du tribunal : « Si un musulman vous avait demandé une Bible, la lui auriez-vous donnée ? », l’homme a répondu « Oui ! » Or, depuis 2006, une ordonnance de la République Algérienne dit, en substance : « Est puni quiconque incite, contraint ou utilise des moyens de séduction tendant à convertir un musulman à une autre religion, ou en utilisant à cette fin des établissements d’enseignement, d’éducation, de santé, à caractère social ou culturel, ou institutions de formation, ou tout autre établissement, ou tout moyen financier. »

    Sommes-nous dangereux ?

    Mustapha Krim, pasteur et ancien président de l’Église Protestante d’Algérie, s’insurge : « En France, les musulmans obtiennent des droits et nous, chrétiens algériens, on nous les enlève. » Et de s’interroger : « Comment nos 45 lieux de culte et nos 60 000 fidèles seraient-ils une menace face à 35 000 mosquées et à 41 millions d’habitants ? »

    Nous, chrétiens de France et d’Europe, nous sommes au bénéfice de démocraties où la liberté de conscience, la liberté de culte, la liberté d’expression chèrement acquises – et qui peuvent être perdues. Ne devrions-nous pas faire pression sur nos instances politiques pour qu’elles pèsent de leur pouvoir et de leur légitimité, pour réclamer au moins un peu plus de justice et de liberté là où elles peinent à être respectées.

    Pas seulement la tolérance !

    Dans la France troublées, bouleversées, ensanglantée de 1789, Jean-Paul Rabaut Saint-Étienne prononçait un discours remarquable à l’Assemblée Nationale. Ce discours reste d’une brûlante et pertinente actualité, et il faudrait que, transposé, il puisse retentir dans bien des pays du monde, et pas seulement en Algérie :

    « Messieurs, les Protestants font tout pour la patrie ; et la Patrie les traite avec ingratitude Ils la servent en citoyens ; ils en sont traités en proscrits. Ils la servent en hommes que vous avez rendu libres ; ils en sont traités en esclaves. Mais il existe enfin une Nation Française, et c’est à elle que j’en appelle, en faveur de deux millions de Citoyens utiles, qui réclament aujourd’hui leur droit de Français. Je ne lui fais pas l’injustice de penser qu’elle puisse prononcer le mot d’intolérance ; il est banni de notre langue, où il n’y subsistera que comme un de ces mots barbares et surannés dont on ne se sert plus, parce que l’idée qu’il représente est anéantie. Mais, Messieurs, ce n’est pas même la Tolérance que je réclame ; c’est la Liberté ».

    Nous aussi !

    Pourquoi ne pas envoyer, individuellement, un message d’encouragement aux chrétiens d’origine musulmane en Algérie, en adressant un courrier au président de l’Église Protestante d’Algérie ?

    C’est ce que je vais faire, tout simplement, et bien fraternellement, en passant par un relai sûr et discret. Et je suis prêt à transmettre, de la même façon, tous vos messages pour qu’ils atteignent vraiment les chrétiens d’outre Méditerannée.

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    Nous étions tous otages !

    Elle s’appelle Julie, elle a quarante ans, un mari et une fillette. Parce qu’elle n’a pas trouvé d’emploi à la hauteur de ses diplômes, elle est caissière dans un super-marché depuis plus d’un an.

    C’est elle que le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame remplace en tant qu’otage. Il sait que le terroriste veut « tuer de l’uniforme ». Déjà trois morts, et la détermination morbide, suicidaire de l’assaillant ne laisse rien présager de bon. Arnaud est quasiment condamné. Mais il n’a pas hésité.

    La suite, nous la connaissons, et elle est bouleversante à plus d’un titre.

    Julie, gardant son sang-froid, est restée longtemps sous la menace d’une arme sur la nuque. Aujourd’hui, elle est miraculée, saine et sauve, bien vivante tandis qu’une autre femme pleure celui qu’elle devait épouser dans quelques semaines.

    Julie a déclaré : « Il a donné sa vie pour moi, il s’est fait tuer pour que je vive ».

    Au moment où la France rend hommage au geste héroïque d’Arnaud Beltrame, nous devons aussi nous souvenir que cette triste affaire, dans laquelle se mêlent violence et noblesse, nous parle de Celui qui s’est également substitué pour sauver les hommes menacés et condamnés par une mort programmée. Il a pris la place des otages du mal pour se laisser frapper injustement. Cette substitution et ce sacrifice pour qu’une personne – qui ne pouvait espérer pareil échange – puisse vivre, est tragiquement éblouissante : « Il a donné sa vie pour moi ! »

    Cette réalité pourrait très bien devenir pesante pour l’otage libérée, voire culpabilisante et profondément insoutenable. Qui donc mérite qu’un inconnu donne sa vie pour nous ? Mais tous les proches du lieutenant-colonel le disent et le répètent : « Il était comme ça, prêt à tout au nom de la France et de son métier. Il ne pouvait pas faire autrement que de se donner. »

    Nous sommes, en tant que chrétiens, d’anciens otages de la mort éternelle, et le « tenant lieu » de Dieu, Jésus, est venu au cœur de la violence pour la désarmer au nom de l’Amour et de son Père. Le devoir d’aimer. Il a donné sa vie pour nous. N’oublions pas ! N’oublions jamais à quel prix nous avons été sauvés.

    Étymologie de lieutenant : celui qui tient lieu, qui représente le chef.

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