“Moi, Je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre Je bâtirai Mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle.” Mt 16. 18
Pierre n’a pas été le premier appelé par le Seigneur à devenir disciple, mais très vite, il s’est imposé comme leader du groupe. Non parce qu’il est le plus important, mais le plus impulsif ; non le plus brillant, mais le plus spontané. Tellement naturel et “brut de décoffrage” qu’il en devient parfois ridicule. Il est prêt à marcher sur un lac en furie pour rejoindre son maître sur la rive ! Même quand, témoin de la transfiguration du Christ, il reste sans savoir que dire, il déclare vouloir dresser des tentes. Il est toujours impatient : après la résurrection de Jésus, alors qu’il doit Le retrouver en Galilée, il s’y rend pour… aller à la pêche. Quand Jésus lui a confié que le Messie devait mourir, il s’insurge et se permet de Le réprimander : “Tu ne peux pas dire une chose pareille !” Lorsque, avant la Pâque, Jésus, énigmatique lui souffle : “Tu ne peux me suivre pour le moment”, il rétorque : “Pourquoi ne puis-je pas Te suivre maintenant ? Je donnerai ma vie pour Toi !” Au moment où le maître lave les pieds de Ses disciples, Pierre s’indigne et après explication, lance : “Pas seulement les pieds, mais les mains et la tête !” Parfois, il est le porte-parole des disciples, et parfois il prend de la distance avec eux : “Même si tous les autres T’abandonnent, moi je ne T’abandonnerai jamais !” Et pourtant, au soir de l’arrestation du Seigneur, il Le renie trois fois ! Impulsif, impétueux, excessif, incontrôlable, inconstant… On peut affubler l’apôtre de tous les adjectifs négatifs, cependant, il est le grand apôtre Pierre, celui qui déclare “Tu es le Christ”, et sur cette déclaration péremptoire, Jésus veut bâtir Son Église ! Jésus qui, voyant Pierre amené par son frère André, déclare dès le début : “Tu es Simon, tu seras appelé Pierre.” Le Seigneur voit en lui le roc alors que nous ne voyons que la pierre qui roule. Celui qui nous appelle ne voit pas ce que nous étions, ni même ce que nous sommes, mais ce que nous serons dès lors que nous cheminons à Ses côtés.